Communiqués de presse

Le Premier ministre Nikol Pashinyan a évoqué les résultats des négociations avec le Président azerbaïdjanais à Vienne en direct sur Facebook

01.04.2019

Je voulais dire, comme je l'ai noté lors de la rencontre avec la communauté arménienne, j'évalue positivement la rencontre avec le Président azerbaïdjanais à Vienne, et j'ai également dit qu'il était très important pour nous de créer une nouvelle culture dans la logique de ces rencontres, lorsque nous ne cherchons pas les vainqueurs et les vaincus après ces rencontres, et à mon avis, il est très important qu'après la rencontre, les parties soient guidées dans leurs commentaires par la logique de ne pas mettre l'autre partie dans une mauvais situation en restant fidèles à cent pourcents à la vérité et à l'esprit de la logique des négociations. En générale, j'estime que c'est important, et j'ai soulevé cette question lors de notre rencontre, car vous savez qu'il existe un problème technique et pratique très simple: Imaginez que les leaders des deux pays, vraisemblablement des personnes sérieuses, se rencontrent et pendant deux heures, une heure, une demi-heure, trois heures, peu importe combien de temps ils parlent, et après la rencontre, il y a des commentaires diamétralement différents et opposés. Convenons qu'il s'agit d'un problème très grave, en général, cela remet en question le sérieux du processus. En ce sens, il est extrêmement important pour nous, comme je l’ai dit à Vienne, d’être aussi précis que possible et de rester dans le cadre de la logique de négociation. C’est essentiellement pour cette raison que des déclarations communes sont faites après la rencontre, dans ce cas, la déclaration commune des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et des ministres des Affaires étrangères des deux pays, qui souligne en général la logique de la conversation et les points sur lesquels les parties ont pu se mettre d'accord. Et comme la partie azerbaïdjanaise a récemment fait des déclarations qui sortent essentiellement du cadre de la déclaration commune, j’estime nécessaire de clarifier quelques points et d’attirer notre attention sur le fait qu'afin de rendre les négociations plus efficaces, nous devons oublier les textes anciens et répétitifs qui ont déjà montré leur inefficacité au fil du temps. Nous devons être guidés par de nouvelles approches dans le processus de négociation, et c’est ce que la République d’Arménie propose aujourd’hui.

Je veux aborder trois questions ou, plus précisément, une question principale- réaffirmer que nous sommes allés aux négociations de Vienne avec l'ordre du jour de Stepanakert, c'est-à-dire à l'ordre du jour que nous avions prévu lors de la séance commune des Conseils de sécurité de la République d'Arménie et de la République d'Artsakh, le 12 mars à Stepanakert. Lors de cette séance, j’ai déclaré que la participation des représentants de l’Artsakh au processus de négociation était très importante pour nous. Et il est important de souligner que j'ai aussi dit, et maintenant je confirme qu'il ne s'agit ni d'une demande ni d'une attente d'un changement de format de négociation, ni d'un caprice, ni d'une condition préalable. Il s’agit simplement de rendre le processus de négociation efficace. Voyez ce qui se passe à présent: maintenant, par exemple, lorsque la partie azerbaïdjanaise dit que l’important est que le format des négociations reste inchangé ; autrement dit, ils essaient de dire que dans ces négociations, ils ont gagné. Ceci, tout d’abord, n’est pas correct dans la logique de ce que nous avons déjà fixé, c’est-à-dire ne pas rechercher les vainqueurs et les vaincus, et deuxièmement, je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’en soulignant l'implication du Karabakh et en posant la question de sa participation, nous n'avons pas du tout posé la question d'un changement de format de négociation. Le format des négociations avec la coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE n'est pas du tout remis en questio, et il n'y a aucun doute sur ce format. La question est de savoir ce que ce format signifie réellement. Le Haut-Karabakh était partie aux négociations depuis longtemps et la question de la participation du Karabakh était à la base de la logique du format de négociation depuis la première étape de la formation du groupe de Minsk de l'OSCE. Dans ce sens, nous ne posons naturellement pas la question du changement de format. Maintenant, la question de la participation du Karabakh a-t-elle été discutée à Vienne? Bien sûr. Avons-nous sérieusement argumenté ce point de vue? Bien sûr. Les parties sont-elles parvenues à un accord sur cette question? Bien sûr, elles ne sont pas parvenues à un accord. Cela signifie-t-il que cette question est écartée de la discussion? Bien sûr que non. Cela signifie que nous devrions poursuivre les discussions sur ce sujet, ce qui est très important pour que les négociations soient efficaces.

Outre les arguments faits précédemment, je souhaite apporter un autre argument. Regardez, depuis 1998, le Karabagh était représenté dans le processus de négociation, car nous disons maintenant que le Karabakh est sorti du processus de négociation depuis 1998. Oui, c'est le cas au sens formel, mais en 1998-2018, le Karabagh a été impliqué dans le processus de négociation car l'Arménie était représentée par des personnes qui auraient pu être et avaient été les dirigeants du Karabakh aussi. En tout cas, la population du Karabakh aurait pu considérer qu’elle faisait partie au processus de négociation. Par conséquent, quel est notre argument? Notre argument est que, jusqu'en 1998 et après 1998, le Karabagh était présent au processus de négociation, et maintenant, vu le fait que je ne suis pas né au Karabagh et je n'ai été un des dirigeants du Karabagh à aucune étape de ma vie, il s'avère que le Karabagh est maintenant hors du processus de négociation. Maintenant, ce qui a été dit précédemment, cela a été dit à Vienne, plus de choses ont été dites, et nous avons une base d’arguments très solide, et je ne veux pas en discuter des détails aujourd’hui. Je tiens simplement à dire que, bien entendu, ce point de l'ordre du jour a été argumenté et discuté à Vienne.

Le point suivant que j’ai dit est que je devrais avoir quelques explications sur les principes de Madrid en tant que nouvelle personne dans le processus de négociation. Cette question est-elle soulevée? Bien sûr elle a été discutée lors de la discussion avec le Président azerbaïdjanais, ainsi que lors de la discussion avec la participation des coprésidents. A ce stade, pouvons-nous dire que ces clarifications ont été reçues et que nous avons reçu les réponses à nos questions? Non, parce que ce sont des questions très complexes, et qu’au cours d’une discussion, il n’a malheureusement pas été possible d’obtenir des réponses à toutes ces questions. Et alors, qu'est-ce que ça veut dire? Cela signifie que cela devrait également être discuté à l’avenir, et nous avons également délégué la discussion de ces questions à nos ministres des Affaires étrangères et, bien entendu, nous allons poursuivre les discussions sur ce sujet avec les coprésidents.

La troisième question concerne la préparation des sociétés à la paix. La question et l'argumentation dont j'ai parlé ont-elles été soulevées à Vienne lors des discussions? Bien sûr. Et dans ce contexte, nous avons eu des accords dans le domaine humanitaire pour essayer de mettre en œuvre un certain nombre de mesures qui créeraient des conditions plus favorables pour des mesures humanitaires en faveur de la paix et pour le fond positif du processus de négociation. Et je tiens à souligner qu’à cet égard, il était très important que le texte de la déclaration commune fasse non seulement référence aux accords conclus à Douchanbé, mais il a également été noté que le régime du cessez-le-feu devrait être maintenu et renforcé. Cela signifie-t-il que nous avons tout fait sur ce sujet? Non, bien sûr que non, mais cela veut dire que le processus, qui a commencé pour le renforcement du régime du cessez-le-feu est réaffirmé, et nous devrions, si nécessaire, examiner plus en détail les mesures à prendre ou la manière dont la situation actuelle devrait être plus étroitement mise en conformité avec le régime du cessez-le-feu.

En général, je voudrais dire que je remarque qu'il y a d'anciens textes inertiels dans les déclarations de la partie azérie sur le processus de négociation, qui ne reflètent absolument pas la nouvelle atmosphère que nous avons dans les négociations. Je pense que nous avons une nouvelle atmosphère dans les négociations, que nous avons une nouvelle situation dans les négociations, que nous avons de nouvelles choses à dire dans les négociations, que nous avons de nouvelles perspectives dans les négociations et que nous avons une nouvelle compréhension dans les négociations et il est incompréhensible pourquoi la partie azerbaïdjanaise devrait éviter ou craindre l’adoption de ces vérités. Et je dis que ces vérités ne signifient pas la victoire d'aucun des côtés ni la défaite de quiconque. Quand le Karabakh sera impliqué dans le processus de négociation, sera-ce la défaite de la partie azerbaïdjanaise? Certainement pas, parce qu'aucune négociation ne peut être efficace et aboutir à un règlement si une partie au processus de négociation ou en général une partie qui a une influence significative sur le règlement du conflit est exclue du processus de négociation. Et encore une fois, je dis que cette question n’est pour nous ni une condition préalable, ni un caprice. En général, comme je l'ai dit à Stepanakert, cela exprime notre respect pour tous les participants au processus de négociation, parce que nous voulons que les textes et notre travail soient conformes à 100%, et si nous voulons résoudre le problème du Karabakh, si nous voulons parvenir à un règlement pacifique, l'une des premières choses les plus importantes est de faire toutes les démarches préparatoires nécessaires, et l’ordre du jour de Stepanakert est en grande partie axé sur cela.

J'ai vu la nécessité de faire ces commentaires, en prenant connaissance d'un certain nombre de commentaires de nos homologues azerbaïdjanais, et je le répète, je ne veux donner aucune évaluation sur ces commentaires, je souhaite simplement que nous restions tous dans le cadre des accords que nous avons conclus lors de nos entretiens. Ce cadre est en fait décrit dans les déclarations communes des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et de nos ministres des Affaires étrangères.

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