Discours et messages

Discours du Premier Ministre Serge Sargsyan après les résultats du vote à la séance spéciale de l'Assemblée nationale

17.04.2018


Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Chers membres du Parlement.

Je vous remercie. Je suis reconnaissant à mes collègues du Parti républicain d'Arménie et de la Fédération révolutionnaire arménienne de m'avoir proposé pour le poste de Premier ministre et d’avoir défendu ma candidature devant l'Assemblée nationale. Nous, en tant que coalition politique, nous avons pris un engagement sérieux. Nous mesurons son importance et nous sommes prêts à faire des efforts constants pour développer le pays et pour assurer un meilleurs niveau de vie pour notre peuple.

Je remercie tous nos partenaires du groupe parlementaire « Tsarukyan ». Je vous assure que votre activité ambitieuse a toujours joué un rôle de contrôle pour la coalition politique. Vous avez été capables de rester haut du mode de travail primitif de type : « nous sommes des adversaires et nous devons critiquer ou toujours voter contre ». Au besoin, vous avez été guidés par les intérêts de l'État et non par des considérations politiques. Pour cette raison même, votre critique est perçue comme impartiale, ce qui incite les décideurs à s'y intéresser de près. Je vous assure que les autorités ressentent constamment votre respiration dans le dos, et c'est vraiment nécessaire pour rester attentif.

Je remercie également les partenaires du groupe parlementaire « Issue ». Les procédures parlementaires actives ne peuvent être menées que par le biais d'un travail quotidien, d'une confrontation d’idées et d’approches, d'efforts conjoints et d'un apprentissage constant. Merci pour votre rôle. En vertu de la Constitution de la République d'Arménie, nous aurons désormais de nombreuses possibilités de contacts directs.

J'espère qu'il y aura beaucoup de malentendus et d’idées reçues qui seront surmontés rapidement et, quels que soient nos désaccords politiques, nous deviendrons de bons amis. Je voudrais vous donner trois conseils, si cela ne vous dérange pas.

Tout d'abord, je veux vraiment que vous vous débarrassiez du syndrome d'ignorer l'opinion de l'adversaire, caractéristique de l'opposition arménienne. Cela s'est manifesté ici, dans cette salle, quand c’est uniquement Artak Zeynalyan qui a posé une question pour avoir une réponse. Vos questions posées sous la forme d'un discours n'attendaient pas de réponses, et ce n’est pas bien. Cela vous sera utile, ce qui vous permettra d’être réellement informés de la situation des choses.

Vous m'avez reproché d’avoir créé mon propre monde et d’en prendre plaisir, mais ce syndrome semble être plus caractéristique pour vous. Vous avez créé un monde pour vous-mêmes ; vous parlez au nom de toute la nation sans avoir le droit de parler au nom du peuple et sans vous rendrez compte que c'est fini : après la réforme constitutionnelle, personne n'a le droit de parler au nom du peuple. Seule la majorité politique peut parler au nom du peuple. Nos efforts ne réussiront que si nous respectons la Constitution.

Deuxièmement, je conseillerais à mon très jeune collègue qui a visiblement de grandes ambitions politiques d'être guidé par les règles de la procédure parlementaire. Veuillez noter que ce n'est pas un tribunal où les verdicts sont lus. Les gens sont censés faire face à des accusations devant un tribunal. Ici vous pouvez appeler à la responsabilité. Oui, j'accepte les appels à la responsabilité politique pour tant pour le bien et que pour le mal. Si vous croyez que nous sommes de retour dans les années 1990 et au-delà, que puis-je dire, vous pouvez continuer à ne pas accepter mes conseils. Mais en même temps, je répète encore une fois: veillez noter qu’on est au parlement qui adopte des lois et prend des décisions et non pas de verdicts.

Mon troisième conseil est le suivant: veuillez faire tout votre possible pour amener votre collègue de la rue au parlement. Ce sera votre plus grand service. Notre force politique et moi-même n'avons jamais eu soif de sang. Nous avons vu beaucoup trop de sang, mais je n'en ai jamais eu la soif, même pour le sang de l'ennemi.

Si vous considérez que la prise des institutions publiques est une manifestation pacifique, si vous considérez que les manifestants devraient venir s'asseoir dans vos bureaux dans le bâtiment de l'Assemblée nationale et rédiger des lois à votre place, alors c'est votre approche. Sinon, vous devriez être du côté opposé: vous devez être du côté de la loi.

Les gens ne devraient pas agir comme des délinquants. Si c'est le cas, des millions de personnes seraient descendues dans la rue. Vous savez mieux que moi combien de personnes participent à ces manifestations. Mais comme je l'ai noté, ce n'est qu'un conseil, pas une contrainte, ni un verdict, ni une accusation.

Je remercie les dirigeants et le personnel de l'Assemblée nationale d'avoir organisé cet important processus politique à un niveau approprié. Merci, Monsieur Babloyan.

Au moment de la présentation du programme gouvernemental, nous parlerons plus du développement de notre pays et de notre compréhension des problèmes.

Maintenant, nous sommes dans la phase de formation du gouvernement, ce qui ne prendra pas trop de temps. Au cours de la discussion du programme, nous pourrons affirmer que la transition vers le système de gouvernance parlementaire, au moins en termes d'institutionnalisation, a été correctement surmontée. Il est temps de concrétiser ces institutions, et je suis convaincu que nous arriverons à le faire ensemble.

En attendant, je vous souhaite une bonne continuation et une bonne humeur à vous tous. Je souhaite que nous puissions faire face au syndrome de l'opposition inconditionnelle dans tout et revenir sur le terrain constructif. Cela découle des intérêts de la République d'Arménie. C'est un impératif pour le futur.

Merci à vous tous.
 

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