Le Premier ministre par intérim, Nikol Pashinyan a visité les communautés de Vardenis, Akunq, Tsovinar, Martuni, Vardadzor, Tsovak, Noratus et Lchashen de la région de Gegharkunik.

Nikol Pashinyan a rencontré les habitants, a parlé de la situation dans le pays, des perspectives et des opportunités de développement économique.

Les réunions ont commencé par une minute de silence à la mémoire des Arméniens tombés pendant la guerre de 44 jours. Dans chaque communauté, le Premier ministre par intérim Pashinyan a lu les noms des Héros nés dans ces communautés et s'est rendu sur les tombes des militaires disparus.

Nikol Pashinyan a assisté à l'inauguration d'un monument aux héros de la guerre de 44 jours en Artsakh dans la communauté de Vardadzor.

S'adressant aux habitants, le Premier ministre par intérim a déclaré:
"Chers habitants, après la guerre, j'ai dit une fois à la télévision que oui, je pense que notre armée, les forces armées, ont mené une bataille héroïque pendant cette guerre. Et il y avait une question en suspens : comment ? Le 2e Corps d'armée en est l'exemple le plus brillant, puisque notre armée a maintenu une ligne défensive forte du 2e corps d'armée au 9e district de défense.

Et c'est un fait, nous devons honorer nos officiers, soldats et généraux. Nous devons comprendre pourquoi une percée a eu lieu dans la 9ème zone de défense, qui, malheureusement, n'a pas été arrêtée par la suite. Aujourd'hui, une tâche primordiale est d'honorer notre engagement envers nos martyrs et nos enfants. Nous devons construire un pays développé et prospère. La République d'Arménie doit être un pays développé et prospère.

Oui, nous avons fait beaucoup ces dernières années, mais nous n'avons pas réussi à faire grand-chose. Oui, nous avons construit des routes, mais nous ne sommes pas devenus millionnaires parce que nous avons construit des routes pour construire des routes, nous n'avons pas construit des routes pour voler de l'argent. Oui, nous avons construit des écoles, nous avons construit des jardins d'enfants, mais nous ne sommes pas devenus millionnaires parce que nous ne le voulions pas. Notre but était de servir le peuple.

Oui, nous avons fait face à cette catastrophe parce que nous ne pouvions pas arrêter un processus qui s'était développé et avait atteint son point culminant, qui aurait imposé à notre pays et à notre peuple une solution indigne à la question du Karabagh. Nous nous sommes battus jusqu'au bout. Oui, nous avons combattu désespérément, tout comme nos ancêtres ont combattu désespérément à Avarayr, tout comme nos ancêtres ont combattu désespérément à Sardarapat.

L'armée ne peut pas se battre sans l'arrière-front. Et maintenant, je souhaite rendre hommage à vous tous, car vous avez gardé l'arrière du 2ème corps d'armée héroïque. Vous vous êtes levés héroïquement pour la défense de notre Patrie.

Entre-temps, une question s'est posée après la guerre, à savoir si les Turcs sont des ennemis ou non. Bien sûr, ils sont nos ennemis, c'est un fait historique, mais nous devons gérer cette inimitié pour le bien de nos martyrs, pour le bien de nos enfants. Nous devons empêcher l'inimitié de déborder et de devenir incontrôlable dans la région. J'espère que mon peuple acceptera cette idée et la soutiendra. Paruyr Sevak l'a exprimé d'une manière merveilleuse dans l'un de ses poèmes : "Nous sommes peu nombreux, mais nous sommes Arméniens." Et il poursuit : "Nous sommes tombés, mais nous ne nous sommes jamais agenouillés." Oui, nous sommes tombés, mais nous ne nous sommes pas agenouillés dans cette guerre. Et nous ne nous agenouillerons pas, mais l'inimitié doit être maîtrisée.

Après tout, nous sommes responsables de l'avenir de ces enfants. Nous avons fait beaucoup au cours des 30 dernières années, nous avons fait de bonnes et de mauvaises choses, mais nous n'avons pas fait preuve d'assez de responsabilité envers ces enfants.

Oui, nos forces armées doivent être réformées, notre armée doit être beaucoup plus forte qu'elle ne l'était avant la guerre. Mais nous devons aussi construire des jardins d'enfants, des écoles, des stades.

Aujourd'hui, nous devons avant tout penser à la santé physique et à la santé psychologique de notre génération montante. Et d'abord, nous ne devons pas permettre que la fierté de nos enfants soit brisée, même au lendemain de cette guerre. Et nous devons dire ceci : les Arméniens sont debout, l'Artsakh est debout, l'Arménie est debout et notre pays a un avenir. Et nous devons construire cet avenir ensemble pour le bien de ces enfants. Et l'avenir se construit aujourd'hui.

Nous mettons en œuvre des projets de jardins d'enfants à grande échelle et nous continuerons à le faire. Je suis heureux que nous ayons une formule qui nous permettra d'augmenter continuellement les salaires des enseignants, mais nous ne le faisons pas seulement pour les enseignants, nous le faisons pour les enfants afin d'être sûrs que l'enseignant qui entre dans une classe enseignera de la meilleure façon possible et améliorera constamment ses compétences professionnelles.

Le système judiciaire est la question suivante, dont on parle si souvent. Oui, nous avons établi la justice en République d'Arménie. Nous avons rétabli la justice dans la mesure où nos citoyens savent qu'ils ont leur mot à dire dans la prise de décision, et c'est la plus grande justice. Vous allez nous juger le 20 juin. Vous allez nous juger. Et je suis convaincu que le peuple arménien rendra un verdict équitable, digne et juste.

Je souhaite déclarer une fois de plus qu'aujourd'hui, nous avons le plus petit nombre de prisonniers jamais enregistré en Arménie. Il n'y a jamais eu moins de personnes dans les prisons arméniennes dans toute l'histoire de notre pays. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que des milliers de pères sont avec leurs enfants aujourd'hui. C'est la plus grande justice. Cela signifie qu'il n'y a pas d'innocents dans les prisons arméniennes aujourd'hui. En d'autres termes, il n'y a que des gens en prison qui devraient y être légalement, mais nous les traitons néanmoins comme nos frères. Pour la première fois dans l'histoire de la Troisième République, le prisonnier mange le pain donné par l'État, car l'État donne du pain au prisonnier simplement parce que cela est inhérent au christianisme, à un État chrétien, à un gouvernement chrétien. Il y a un tel dicton dans la Bible : "J'étais malade en prison, mais vous n'êtes pas venus me voir. J'étais en prison, mais vous ne m’avez pas rendu visite ". N'importe quel détenu peut voir aujourd'hui que l'État continue à leur rendre visite tous les jours. Et l'État les aide à retrouver une vie normale. C'est ça la justice, c'est la plus grande justice. Peut-être que beaucoup auraient dû être emprisonnés, alors qu'ils sont en liberté aujourd'hui, mais le fait est qu'il n'y a pas d'innocents dans nos prisons, et c'est la plus grande justice.

Je tiens à vous remercier avant tout d'être optimistes, et non déprimés. Et je suis convaincu qu'en travaillant ensemble, nous construirons notre patrie, nous serons capables de maîtriser l'inimitié dans notre région, nous ne laisserons pas l'inimitié devenir incontrôlable.

Oui, nous devons assurer un avenir pacifique à nos enfants, mais cet avenir pacifique ne peut être indigne. Nous devons assurer une paix, un progrès et une prospérité dignes. Je vous remercie d'être d'accord avec cette idée, car nos enfants doivent vivre dans une Arménie libre, forte et heureuse.

Je vous remercie tous. Je m'incline devant nos martyrs et nous félicite tous pour cette triple fête. Nous sommes tristes aujourd'hui, nous pensons différemment, mais c'est une bonne occasion de réfléchir sur nous-mêmes et d'apprendre à mieux nous connaître. Nous devons passer par un processus d'autoréflexion, qui nous rendra certainement plus forts pour le bien de nos martyrs, pour le bien de nos soldats, pour le bien de nos enfants."

Pour conclure, Nikol Pashinyan a allumé des bougies à l'église St. Astvatsatsin de Vardenis.