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Visite de travail du Premier ministre Nikol Pashinyan à Strasbourg
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Le Premier ministre Nikol Pashinyan a rencontré, au Palais de l’Europe à Strasbourg, le Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Théodôros Rousopoulos.
À son arrivée, le Premier ministre a été accueilli par le Président de l’APCE et la Secrétaire générale de l’APCE, Despina Chatzivassiliou. Par la suite, Nikol Pashinyan a signé le « Livre d’or » du Président de l’APCE et a effectué une brève visite des lieux.
Au cours de la rencontre, l’agenda de coopération entre la République d’Arménie et le Conseil de l’Europe a été abordé, en mettant en avant les réformes entreprises pour le développement des institutions démocratiques, la protection des droits de l’homme et le renforcement de l’État de droit. Le Premier ministre Pashinyan a réaffirmé la volonté du Gouvernement arménien de poursuivre une coopération efficace avec les structures du Conseil de l’Europe.
Les parties ont également évoqué les liens institutionnels établis avec l’APCE, ainsi que la coopération dans le cadre des mécanismes de suivi. Les interlocuteurs ont souligné que le renforcement du partenariat Arménie–Conseil de l’Europe revêt une importance particulière tant pour la résilience institutionnelle que pour les processus d’intégration avec l’espace juridique européen.
L’ordre du jour de la session en cours de l’APCE a également été discuté. Le Premier ministre Pashinyan a remercié le Président Rousopoulos pour l’accueil chaleureux et de haut niveau ainsi que pour le soutien constant, en soulignant que l’Arménie apprécie le rôle du Conseil de l’Europe dans la promotion de l’agenda de paix dans la région, la protection des libertés fondamentales et l’amélioration de l’efficacité du système judiciaire.
Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le dialogue et d’élargir la coopération pratique.
Le Premier ministre arménien et le Président de l’APCE ont échangé leurs points de vue sur les questions régionales et internationales.
Les interlocuteurs ont souligné la signature préliminaire de l’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le 8 août à Washington, et ont exprimé leur confiance que l’établissement de la paix donnera une nouvelle et importante impulsion au développement de la coopération et à la consolidation de la stabilité dans la région.
* * *
À Strasbourg, le Premier ministre de la République d’Arménie, Nikol Pashinyan, a rencontré le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset.
Le Secrétaire général du Conseil de l’Europe a salué la visite du Premier ministre à Strasbourg et a souligné le caractère actif et efficace de la coopération établie entre le Conseil de l’Europe et le Gouvernement arménien. Selon Alain Berset, cette coopération a contribué à l’avancement des réformes institutionnelles en Arménie dans tous les domaines. Il a exprimé sa confiance quant au succès futur des programmes prévus dans le cadre de la coopération bilatérale.
Le Premier ministre Pashinyan a remercié pour l’accueil chaleureux et a noté que cette visite, six ans après sa première en 2019, intervient à une période importante. Selon lui, l’Arménie, après avoir surmonté les défis complexes des cinq dernières années, se trouve à un tournant de son développement. Il a souligné que l’Arménie considère le Conseil de l’Europe comme un partenaire stratégique pour le développement démocratique et a mis en avant le rôle essentiel de l’organisation dans le renforcement de la démocratie, de la protection des droits de l’homme et de l’État de droit.
Les deux parties ont grandement apprécié la mise en œuvre efficace des actions de coopération entre l'Arménie et le Conseil de l'Europe, et ont discuté de questions bilatérales à l’agenda, en abordant le processus des réformes démocratiques en Arménie.
Alain Berset a également salué la signature préliminaire de l’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, exprimant l’espoir que l’établissement de la paix créera une nouvelle réalité dans le Caucase du Sud et ouvrira de larges perspectives de développement dans la région.
* * *
À Strasbourg, le Premier ministre de la République d’Arménie, Nikol Pashinyan, a rencontré le président de la Cour européenne des droits de l’homme, M. Mathias Guiomar.
Le Premier ministre Pashinyan a hautement apprécié le rôle clé de la Cour européenne des droits de l'homme dans le système européen de protection des droits de l'homme et a souligné l'importance de l'adhésion de l'Arménie au Conseil de l'Europe et à la CEDH, qui est l'un des piliers du renforcement de la démocratie et de l'État de droit.
Le Premier ministre a présenté l’avancement des réformes judiciaires mises en œuvre par le Gouvernement arménien, en soulignant leur objectif principal: assurer l’indépendance, l’efficacité et la responsabilité du système judiciaire.
M. Mathias Guiomar a apprécié positivement les réformes en cours en Arménie et a exprimé sa confiance qu’elles contribueront à améliorer le niveau de protection des droits de l’homme. Il a réaffirmé la volonté de la Cour européenne des droits de l’homme de poursuivre une coopération étroite avec la République d’Arménie.
Au cours de la rencontre, les parties ont également discuté de questions liées à l’application du droit jurisprudentiel de la CEDH et ont abordé les perspectives d’élargissement de la coopération bilatérale dans le domaine de l’établissement d’un système judiciaire efficace et de la protection des droits de l’homme.
* * *
À Strasbourg, le Premier ministre Nikol Pashinyan, a rencontré Boriana Aberg et Piero Fassino, co-rapporteurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pour le suivi des obligations et engagements de l'Arménie.
Au cours de la réunion, les parties ont discuté de l’état de la coopération entre l'Arménie et le Conseil de l'Europe, des mesures prises dans le domaine du renforcement des institutions démocratiques, de la protection des droits de l'homme et des réformes judiciaires.
Le Premier ministre Pashinyan a souligné l’importance de l’implication de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe dans la promotion de l’agenda démocratique de l’Arménie et a réaffirmé la volonté du Gouvernement de poursuivre sa coopération dans les domaines de l’État de droit et de la protection des droits de l’homme.
Les co-rapporteurs ont vivement apprécié les progrès enregistrés en Arménie et se sont dits convaincus que le pays continuerait à mettre en œuvre ses engagements de manière cohérente. Ils ont réaffirmé la volonté de la commission de suivi de l'APCE de poursuivre une coopération étroite.
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À Strasbourg, le Premier ministre Nikol Pashinyan a rencontré le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty.
Au cours de la rencontre, les réformes mises en œuvre en Arménie dans le domaine de la protection des droits de l’homme, les mesures visant à renforcer les institutions démocratiques, ainsi que les perspectives de coopération entre l’Arménie et le Conseil de l’Europe ont été discutées.
Le Premier ministre Pashinyan a hautement apprécié l’activité du Commissaire aux droits de l’homme et a souligné la volonté de l’Arménie de poursuivre une coopération étroite avec le Conseil de l’Europe dans les domaines du renforcement des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit.
Michael O’Flaherty a salué l’engagement du Gouvernement arménien dans le domaine de la protection des droits de l’homme et les mesures cohérentes mises en œuvre pour consolider la démocratie, soulignant que celles-ci contribuent à la protection des droits et libertés fondamentaux des citoyens.
Les parties ont également discuté des possibilités d’élargissement de la coopération, en mettant l’accent sur l’importance d’un dialogue continu et constructif entre l’Arménie et le Conseil de l’Europe.
* * *
«Monsieur le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Excellences, Mesdames et Messieurs
Permettez-moi d’exprimer ma gratitude pour l’opportunité de m’adresser à l’Assemblée parlementaire d’une organisation aussi prestigieuse que le Conseil de l’Europe.
Dans la République d'Arménie, le Conseil de l'Europe et l'APCE sont reconnus et perçus comme des gardiens et des défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme.
Les résolutions de l’APCE sont des compagnons constants sur le difficile chemin de la démocratie en Arménie. Dans de nombreux cas, les gens en Arménie ont attendu leur adoption avec impatience et tension, estimant que les espoirs nationaux en matière de falsification des élections, l’interdiction des rassemblements, la libération des prisonniers politiques et la justice, avaient été épuisés.
La Cour européenne des droits de l’homme a récemment rendu une décision très importante dans l’affaire des victimes du 1er mars 2008, constatant la violation par l’État du droit à la vie et l’inefficacité de l’enquête sur les circonstances de leur décès.
Ces dernières années, la Cour a rendu des arrêts importants concernant les hommes politiques condamnés à la privation de liberté à la suite des événements du 1er mars 2008.
Le 1er mars 2008, j’étais dans les rangs de l’opposition. Par la suite, j’ai été contraint de passer dans la clandestinité, puis j’en suis sorti volontairement, avant d’être arrêté et condamné à sept ans de prison. Pendant toute cette période, j’attendais moi-même avec impatience les nouvelles provenant de l’APCE et de la CEDH.
Les discours prononcés à l’APCE et les résolutions adoptées nous donnaient, à nous qui luttions pour la démocratie en Arménie, espoir et force. Je n’oublierai jamais le jour où le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe est venu me rendre visite en prison.
Finalement, j’ai été libéré de la prison grâce justement à la persévérance du Conseil de l’Europe, de l’APCE et de la Cour européenne des droits de l’homme, restant privé de liberté 1 an et 11 mois au lieu de 7 ans.
En 2018, lorsque s’est produit en Arménie la révolution populaire, non violente, de velours et suite à la révolution je suis devenu Premier ministre de la République d’Arménie, la Cour européenne des droits de l’homme n’avait pas encore rendu de décision dans mon affaire, et je continuais à attendre avec impatience le jugement de la Cour, que j’avais saisi encore en 2010.
La décision de la CEDH au moment où j’étais au poste du premier ministre a revêtu une importance encore plus grande pour moi, car si la CEDH décidait que le jugement rendu contre moi en Arménie en 2009 était injuste, n 2009, cela aurait constitué un tel fondement pour réexaminer mon affaire que personne n’aurait pu prétendre que la décision avait été rendue à cause de mon statut de Premier ministre, et la justice et l’équité en auraient été pleinement légitimes.
Et, heureusement, c’est ce qui s’est produit. L’arrêt de la CEDH a rendu entièrement légitime et incontestable mon acquittement ultérieur au tribunal arménien. De la même manière, de nombreux autres anciens prisonniers politiques en Arménie ont également été réhabilités.
Je dis tout cela non seulement, ou non pas tellement, pour exprimer ma gratitude, mais pour montrer que le Conseil de l’Europe et ses institutions constituent une continuation organique des institutions étatiques de l’Arménie. Moi et de nombreuses autres personnes, nous ne considérons pas le Conseil de l’Europe et ses institutions comme une organisation étrangère.
Le Conseil de l’Europe est notre organisation, l’une des institutions les plus importantes de notre démocratie, car nous sommes son membre de plein droit. Il en va de même pour l’APCE, de la CEDH, de la Commission de Venise.
Notre adhésion au Conseil de l’Europe nous donne davantage de confiance pour mettre en œuvre des réformes démocratiques, car nous savons que si nous nous trompons, il existe une organisation qui nous est proche, la nôtre, qui nous signalera nos erreurs et nous aidera à retrouver le bon chemin sur ce parcours, hélas de plus en plus difficile, de la démocratie.
Le Conseil de l’Europe est notre maison, où nous recevons notre adresse en tant qu’État démocratique. En tant que petit pays, nous devenons ici membres d’une grande, belle et lumineuse famille, où l’être humain est la valeur la plus importante, où l’être humain est une fin en soi et non un moyen.
Cette famille est importante pour nous.
Le Conseil de l’Europe est un espace, où nous pouvons partager la joie de nos réussites, raconter nos échecs, entendre le récit des réussites des autres, pour s’en inspirer et les récits des échecs des autres, pour ne pas les répéter.
Monsieur le Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
Monsieur le Secrétaire Général,
Chers présents,
J’ai apporté avec mois à l’APCE à la fois des histoires de réussite et d’échec, bien que parfois ces histoires sont intimement liées et il est souvent difficile de trouver le point précis où s’achève la réussite et commence l’échec.
Je suis heureux et fier de rapporter à l’APCE que depuis la révolution populaire, non violente, de velours, de 2018, le pouvoir en Arménie n’a tenté de falsifier aucune élection.
Durant cette période, se sont tenues deux élections parlementaires, ainsi que des élections des collectivités locales dans toutes les collectivités de l’Arménie, et même à deux reprises dans certains endroits.
Les élections législatives nationales de 2018 et de 2021 ont été évaluées par la communauté internationale comme libres, compétitives et conformes aux normes démocratiques, ce qui en fait était sans précédent dans notre histoire. Aucune manifestation de contestation des résultats des élections locales n’a eu lieu ; dans plusieurs communautés, des partis d’opposition ont remporté la victoire, ce qui était pratiquement impossible avant la Révolution de 2018.
Le concept de “processus postélectoral” a disparu de la vie politique de l’Arménie, alors qu’avant la Révolution de velours, populaire et non violente de 2018, c’était le terme le plus fréquemment utilisé dans la vie politique arménienne.
Les gens plaçaient leur espoir de changement dans ces processus postélectoraux, car ils savaient que les élections seraient falsifiées par les autorités, ce qui créerait une raison pour ces processus. Cela a été le cas pour presque toutes les élections avant 2018, mais désormais, c’est de l’histoire, et, pour dire franchement, une histoire déjà assez ancienne pour nous.
Mais cela ne veut pas dire que la démocratie électorale n’a pas de problèmes dans notre pays.
En Arménie, la pratique des votes achetés, continue d’être utilisée par certaines forces politiques.
Le problème ici ne réside pas seulement dans le fait que les forces de l’ordre doivent fournir de grands efforts pour révéler de tels cas, mais aussi dans le fait que les mécanismes pratiques permettant de mesurer l’impact de l’achat de votes sur les résultats des élections sont soit absents, soit flous. En conséquence, il n’y a pas de mécanismes concrets pour exclure des processus politiques et électoraux les forces qui distribuent des pots-de-vin. D’autre part, la mise en œuvre de tels mécanismes pourrait être interprétée comme une tentative de rendre les élections contrôlables, alors même que la présence, au Parlement ou dans les collectivités locales de personnes ayant obtenu leur mandat par l’achat de votes est perçue comme une faiblesse de la démocratie, lorsque l’élection - instrument de la démocratie - est utilisée par l’utilisation de l’argent contre la démocratie.
À cela s’ajoute la désinformation, ce qui est particulièrement problématique dans le cas de l’Arménie, car la majorité des ressources des médias sont sous le contrôle des forces qui ont été retirées du pouvoir lors de la Révolution de 2018 et qui, aujourd’hui, se présentent comme opposition, qui dépense une partie de sa fortune accumulée illégalement pour diffuser de la désinformation afin de préserver cette fortune du processus de confiscation des avoirs illégalement acquis.
Dans de nombreux cas, ils reçoivent un soutien de la part de forces étrangères partageant leurs vues.
La mise en œuvre de mesures concrètes contre cette campagne de désinformation pourrait être interprétée comme une tentative de restreindre la liberté d’expression, tandis que l’absence d’action est perçue comme une faiblesse de la démocratie, absence de protection, lorsque l’instrument de la démocratie — la liberté d’expression et d’Internet — est utilisé contre la démocratie par l’utilisation de l’argent.
Je pourrais continuer à énumérer ce genre de situations, et ce sont des problèmes, dont une partie existe non seulement en Arménie.
Les attaques hybrides contre la démocratie deviennent des défis majeurs des pays démocratiques.
En Arménie, nous nous positionnons dans ce genre de situations suivant avant tout le principe de ne pas nuire à la démocratie, tout en ayant conscience que beaucoup de nos compatriotes qualifient cette approche de faiblesse ou d’inaction.
Les attaques hybrides et l’absence de mesures concrètes pour y faire face discréditent la démocratie. Pourtant, il n’existe pas de solutions propres à chaque pays, et justement le Conseil de l’Europe et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sont les institutions, où nous devons discuter de cette question, unir nos actions et comprendre comment renforcer davantage la démocratie.
Quoi qu’il en soit, notre perception est que la République d’Arménie doit agir dans ces domaines en concertation avec la communauté démocratique mondiale, et nous agirons en conséquence. La démocratie est pour nous extrêmement précieuse et importante, et nous ne pouvons pas ressembler à ceux qui utilisent les instruments de la démocratie pour nuire à la démocratie.
Je veux dire que ce qui est encore plus dangereux, c’est la possible pratique consistant à nuire à la démocratie sous le slogan de la défendre.
Mais, chers présents, permettez-moi de déclarer avec assurance : malgré tout cela, la démocratie en Arménie est entre des mains fiables. Et il ne s’agit pas ici du Gouvernement, ni de la majorité au pouvoir, ni de la société civile, mais du peuple, des citoyens de la République d’Arménie.
Les instruments destinés à saper la démocratie que je viens de mentionner, ont tous été utilisés en Arménie pendant probablement la période la plus vulnérable pour la démocratie, immédiatement après la guerre de 44 jours de 2020, lorsque le pays traversait une profonde crise politique.
De plus, dans une certaine mesure, la guerre de 44 jours faisait partie d’une guerre hybride, dont la cible était la souveraineté de l’Arménie et son indépendance.
Mais, vous savez, c’est bien la démocratie qui a littéralement sauvé l’indépendance de l’état arménien. La guerre et la désinformation qui l’accompagnait, était les outils avec lesquels les forces antidémocratiques nous demandaient de simplement leur rendre le pouvoir.
Nous avons dit que le pouvoir reçu du peuple ne peut être remis à quiconque, mais seulement retourné au peuple. En avril 2021, j’ai démissionné, ce qui a entraîné la dissolution du Parlement et nous avons organisé des élections parlementaires anticipées dans des conditions marquées par des escalades à la frontière, l’occupation des territoires souverains de l’Arménie et un terrorisme d’information.
Personne ne croyait que notre parti, le « Contrat civil », recevra de nouveau le vote de confiance du peuple. Mais la force politique qui avait dirigé la révolution de velours, populaire, non violente non seulement a obtenu de nouveau le vote de la majorité des électeurs, mais a également constitué une majorité constitutionnelle. Ceci s’est produit pour une raison majeure : le peuple a compris que c’était cette élection qui allait garantir le pouvoir du peuple en Arménie.
Autrement dit, le peuple nous a donné un mandat pour conserver leur pouvoir, ainsi que la souveraineté, l’indépendance et l’état, et je peux constater de manière univoque et indiscutable qu’aujourd’hui le pouvoir dans la république d’Arménie appartient au peuple, qui est le garant de la démocratie en Arménie et la République d’Arménie est aujourd’hui plus indépendante que jamais, est un Etat plus que jamais, est plus souveraine que jamais, est plus démocratique que jamais.
Mais lors des élections parlementaires extraordinaires de 2021, une autre chose s’est également produite.
Le peuple a formulé son propre message préélectoral et l’a confié à la majorité au pouvoir, et le point prioritaire du programme préélectoral du peuple était la paix.
Il nous a délégué d’apporter la paix en Arménie. Nous avons constaté ce message du peuple dans le programme d’activités du gouvernement de 2021-2026, en tant qu’obligation majeure prise devant le peuple. C’est ainsi que c’est marqué dans le programme du gouvernement.
Et je suis heureux de constater qu’aujourd’hui, une paix a été établie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Je ne peux pas dire que c’est uniquement l’accomplissement du gouvernement de l’Arménie et du peuple de l’Arménie. C’est autant l’accomplissement du gouvernement de l’Azerbaïdjan et du peuple de l’Azerbaïdjan. S’il n’en était pas ainsi, il n’y aurait pas de paix.
C’est également l’acquis des parlements de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan.
Chers présents,
Avant le 8 août 2025, l’Arménie et l’Azerbaïdjan avaient déjà accompli un travail énorme. En 2024, pour la première fois était délimité un tronçon de plus de 12 kilomètres de frontière interétatique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le règlement des activités communes des Commissions de délimitation des deux pays avait été signé et ratifié, où la déclaration d’Almaty du 21 décembre 1991 est fixée en tant que principe de base pour la délimitation des frontières des deux pays. En 2025, l’Arménie et l’Azerbaïdjan avaient annoncé la fin des négociations sur le projet d’accord visant à établir la paix et les relations interétatiques entre les deux pays, ainsi que l’approbation du projet.
Mais l’implication personnelle du président des Etats-Unis, Donald Trump, sans ses efforts personnels, il ne serait pas possible d’arriver au résultat qu’on a obtenu avec le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, le 8 octobre 2025.
Dans la capitale des Etats-Unis, à Washington, à la Maison Blanche, nous avons adopté une Déclaration qui constate l’établissement de la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le Président Trump a également signé cette Déclaration en tant que témoin. En présence du président Trump, du Président de l’Azerbaïdjan et de moi-même, les Ministres des affaires étrangères des deux pays ont paraphé l’Accord sur l’établissement de la paix et des relations interétatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
C’est un événement historique qui a apporté la paix à nos pays. Mais, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, la paix n’est ni des vacances ni du repos ; la paix est un travail quotidien, et elle exige un soin quotidien, comme un nouveau-né.
Notre paix nouveau-née a aujourd’hui 1 mois et 22 jours, et nous devons la soigner avec tendresse, l’aimer et veiller sur elle, afin qu’elle grandisse, mûrisse, devienne forte et fasse fleurir notre région du Caucase du Sud.
Dans ce contexte, il est extrêmement important de clarifier le sort des personnes disparues et de traiter les problèmes des personnes détenues à la suite du conflit prolongé.
Monsieur de Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames et Messieurs les parlementaires, Excellences, Mesdames et Messieurs,
Après la révolution de velours, populaire et non violente de 2018 j’ai dit que la démocratie n’est pas pour nous juste un concours de circonstances, mais une stratégie, un credo politique et une partie intégrante de notre système de valeurs.
Je suis heureux de pouvoir déclarer depuis cette tribune de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe plus de sept ans après la révolution, que l’Arménie occupe aujourd’hui une place modeste mais solide parmi les pays démocratiques d’Europe.
Mais je considère que c’est un accomplissement du peuple arménien et des forces qui ont mené un combat fondamental pour la démocratie autant qu’un accomplissement du Conseil de l’Europe, de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, de la Commission de Venise, de la Cour européenne des droits de l’homme et d’autres institutions du Conseil de l’Europe.
Je souhaite remercier chacun d’entre vous pour le soutien que vous avez apporté à la consolidation de la démocratie arménienne depuis 2001, depuis l’adhésion de l’Arménie au Conseil de l’Europe.
Depuis 2018, l’Arménie a enregistré d’énormes avancées démocratiques et des changements substantiels.
Le plus significatif, qui peut donner la mesure de l’essence et de l’envergure des changements, est probablement le degré de participation des femmes dans la vie publique et étatique de l’Arménie. Le nombre de femmes députées au parlement de notre pays n'a jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui.
Le nombre de femmes ministres au gouvernement n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Le Ministère de l’Intérieur, qui est la plus grande structure chargée de l’application de la loi, le Parquet ainsi que le Service de renseignement extérieur sont dirigés par des femmes, ce qui est sans précédent dans notre histoire.
Quand on parle des résultats de la révolution et de la démocratie, il est important également de parler de certains indices socio-économiques. Depuis 2018, l’économie a enregistré une croissance d’environ 43 pourcents. Les recettes fiscales ont plus que doublé. Dans le classement des pays selon leur indice de perception de corruption, l’Arménie a amélioré sa position de plus de 40 points par rapport à 2018.
Mais aujourd’hui, notre satisfaction face à tout cela est en réalité tempérée, car ce que je viens de mentionner ne fait que démontrer qu’il est possible d’aller plus loin, et que nous devons aspirer à davantage.
Et pour cela, un travail immense reste à accomplir : établir un système judiciaire indépendant, mettre en place un système anticorruption complet et fiable, faire face aux attaques hybrides visant la démocratie, ancrer la primauté du droit et de la légalité, renforcer la protection des droits de l’homme et accroître la confiance des citoyens envers l’État.
La République d’Arménie suivra cette voie avec détermination, et nous sommes convaincus que nous bénéficierons du solide soutien du Conseil de l’Europe et de ses institutions tout au long de ce parcours.
Vive le Conseil de l’Europe, vive la démocratie, vive le dialogue, vive la paix.
Je vous remercie et je répondrai volontiers à toutes vos questions».
Le Premier ministre a également répondu aux questions des députés de l’APCE.