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Déplacement de travail du Premier ministre Nikol Pashinyan en Géorgie

21.10.2025 - 22.10.2025

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Le Premier ministre Nikol Pashinyan est arrivé en Géorgie pour une visite de travail.

À l’aéroport international de Tbilissi, le Premier ministre Pashinyan a été accueilli par la ministre géorgienne des Affaires étrangères, Maka Bochorishvili.

Aujourd’hui, une rencontre en tête-à-tête est prévue entre les Premiers ministres de l’Arménie et de la Géorgie, MM.Nikol Pashinyan et Irakli Kobakhidze.

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Une rencontre en tête-à-tête a eu lieu entre le Premier ministre de la République d’Arménie, Nikol Pashinyan, et le Premier ministre de la Géorgie, Irakli Kobakhidze.

Le Premier ministre géorgien a remercié son homologue arménien d’avoir accepté l’invitation à participer au 5ᵉ Forum de la « Route de la Soie ».

Les interlocuteurs ont discuté des questions relatives à l’agenda du partenariat stratégique entre l’Arménie et la Géorgie. Les deux parties ont souligné le fait d’un dialogue politique actif entre les deux pays amis et ont exprimé leur conviction qu’il se poursuivra de manière efficace.

Nikol Pashinyan et Irakli Kobakhidze ont échangé leurs points de vue sur la coopération dans les domaines du commerce, de l’économie et de la culture.

La question de l’établissement de la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a également été abordée. Irakli Kobakhidze a de nouveau félicité à cette occasion et a exprimé sa conviction que cette évolution donnera une nouvelle impulsion à la coopération régionale et au renforcement de la stabilité.

Le Premier ministre Pashinyan a présenté des détails concernant la mise en œuvre des projets TRIPP et « Carrefour de la paix », visant à débloquer les voies de communication régionales.

Un dîner officiel a été offert en l’honneur du Premier ministre Pashinyan au nom d’Irakli Kobakhidze.

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En visite de travail en Géorgie, le Premier ministre Nikol Pachinian a participé à la 5ᵉ Conférence « La Route de la Soie », à laquelle ont également pris part le Premier ministre de la Géorgie, Irakli Kobakhidze, et le Premier ministre d’Azerbaïdjan, Ali Asadov.

Dans son allocution prononcée lors de la conférence, le Premier ministre a notamment déclaré :

« Monsieur le Premier ministre Kobakhidze,
Monsieur le Premier ministre Asadov,
Chers participants à la conférence,
Mesdames et Messieurs,

Tout d’abord, je tiens à remercier mon collègue, le Premier ministre de Géorgie, Irakli Kobakhidze, pour son invitation à cet événement et pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé.

C’est pour moi un grand honneur de participer pour la deuxième fois à la Conférence internationale de Tbilissi “La Route de la Soie”, qui, fidèle à son nom, est devenue une plateforme importante de rencontres, d’échanges d’idées et de découvertes entre responsables publics, acteurs du secteur privé et experts internationaux.

Oui, vous avez raison, c’est ici même, en octobre 2023, que j’ai présenté pour la première fois l’initiative du Gouvernement de la République d’Arménie intitulée “Croisement de la paix”. Ce projet a ensuite reçu le soutien et l’approbation de nombreux partenaires internationaux.

L’idée centrale de ce projet était de développer les communications de transport régionales et internationales à travers le territoire de la République d’Arménie – non seulement vers la Géorgie et la République islamique d’Iran, mais aussi vers l’Azerbaïdjan et la Turquie, grâce à l’ouverture des frontières avec ces pays.

Je suis heureux de constater que nous avons accompli de grands progrès à cet égard. Le 8 août 2025, à Washington, à l’initiative et avec le soutien du président des États-Unis, Donald Trump, le président de l’Azerbaïdjan et moi-même avons signé la Déclaration de paix de Washington, en présence du président Trump comme témoin.

Cette déclaration fait expressément référence aux voies de communication régionales. Son article 3 stipule : “Nous avons réaffirmé l’importance de l’ouverture des communications entre les deux pays pour les transports intérieurs, bilatéraux et internationaux, sur la base du respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la juridiction des États, afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région et au-delà. Ces efforts incluront une communication ininterrompue à travers le territoire de la République d’Arménie entre la partie principale de la République d’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan, avec des avantages mutuels pour les communications internationales et intérieures de la République d’Arménie.”

Ceci est une citation de la Déclaration de paix de Washington du 8 août.

Chers participants,

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce point de la Déclaration, l’Azerbaïdjan a franchi une étape importante. Le président Aliev a annoncé hier que son pays levait les restrictions sur le transit des marchandises à destination de l’Arménie à travers son territoire. Il s’agit d’une déclaration extrêmement significative, et je souhaite exprimer mon appréciation et saluer cette décision du président de l’Azerbaïdjan.

Ce qui paraissait inimaginable il y a encore quelques mois se produit aujourd’hui : du blé est importé en Arménie depuis le Kazakhstan, via l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Je voudrais également exprimer ma gratitude au président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, ainsi qu’au Premier ministre de Géorgie, Irakli Kobakhidze, pour leur contribution à cette réalisation.

Chers invités,
Chers participants à la conférence,

Pour poursuivre dans cette voie, j’attire votre attention sur le fait que l’article 4 de la Déclaration de Washington stipule : “La République d’Arménie travaillera avec les États-Unis d’Amérique et, d’un commun accord, avec des parties tierces, afin de définir le cadre de mise en œuvre du projet de communication intitulé ‘Trump Route for International Peace and Prosperity (TRIPP Route)’ sur le territoire de la République d’Arménie. Nous confirmons notre détermination à prendre de bonne foi toutes les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif dans les plus brefs délais.” »

Nous travaillons actuellement avec les États-Unis d’Amérique pour donner vie à ces accords.

Je suis également heureux de constater que le dialogue positif engagé entre l’Arménie et la Turquie nourrit l’espoir qu’à l’avenir proche, nous pourrons assister à l’ouverture de la frontière arméno-turque. Mais je tiens à préciser qu’au-delà du plan politique, nous sommes également prêts, sur le plan technique, dès aujourd’hui — sans exagération, dès aujourd’hui — à assurer le transit de camions à travers le territoire de la République d’Arménie, depuis la Turquie vers l’Azerbaïdjan et inversement.

Les routes et les infrastructures frontalières nécessaires sur le territoire arménien sont prêtes pour cela, notamment sur l’itinéraire Margara-Yeghegnadzor-Sissian- Goris.

Sur le plan politique, nous sommes également prêts à assurer le transit à travers le territoire de l’Arménie entre la République autonome du Nakhitchevan et la partie principale de l’Azerbaïdjan, mais sur le plan technique, nous ne le sommes pas encore, en raison du manque d’infrastructures.

Politiquement, nous sommes aussi disposés à garantir le transit ferroviaire entre la Turquie et le Nakhitchevan, ainsi qu’entre la Turquie et la partie principale de l’Azerbaïdjan. Cependant, les tronçons concernés nécessitent des travaux de rénovation ou de reconstruction.

Je suis convaincu, et soyez-en certains, que ces questions techniques seront elles aussi résolues dans les deux ou trois années à venir. Dans un avenir proche, des oléoducs et des lignes électriques reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan, ainsi qu’un corridor Azerbaïdjan–Arménie–Turquie, seront également construits à travers le territoire arménien. Comme je l’ai mentionné, des connexions ferroviaires et routières seront également assurées. Tout cela est actuellement discuté dans le cadre du programme TRIPP Route. Des discussions correspondantes sont également en cours avec la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Bien sûr, la condition la plus importante pour la mise en œuvre de tout cela reste la paix, qui a été confirmée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à la suite du sommet de Washington. Nous travaillons actuellement avec l’Azerbaïdjan pour institutionnaliser davantage cette paix, et pour signer et ratifier l’Accord sur la paix et l’établissement des relations interétatiques entre la République d’Arménie et la République d’Azerbaïdjan, qui a été paraphé à Washington. Parallèlement, comme je l’ai indiqué, toutes les voies de communication de transport seront ouvertes progressivement, apportant un changement historique à notre région.

Chers participants,

J’ai lu certains commentaires affirmant que les projets de transport de notre région sont concurrentiels, qu’ils se font concurrence. Permettez-moi de dire que je ne partage absolument pas cette opinion. Les routes de transport de notre région se complètent mutuellement, renforçant le potentiel de transit du Caucase du Sud.

Permettez-moi de donner un exemple : grâce à la mise en œuvre du troisième point de la Déclaration de Washington, la ligne ferroviaire Golfe Persique–Mer Noire sera également ouverte, augmentant considérablement le potentiel de transit non seulement de l’Arménie, mais aussi de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan.

Le dialogue arméno-turc, la paix établie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le projet TRIPP Route, ainsi que les relations de bon voisinage entre la Géorgie et la République islamique d’Iran avec les pays de la région, feront du Caucase du Sud la voie de transit la plus attractive sur les axes Nord–Sud et Est–Ouest. Cela signifie que les infrastructures de tous les pays de notre région seront fortement sollicitées, voire insuffisantes, pour répondre à l’augmentation du trafic.

L’immense intérêt international actuellement porté sur le Caucase du Sud représente un capital que nous devons, ensemble, Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan, utiliser à bon escient, afin de garantir le développement et la stabilité de notre région.

Nous avons, en fin de compte, une occasion historique d’assurer non seulement un Caucase du Sud pacifique, mais aussi prospère et en développement.

En effet, la paix, la prospérité et le développement accompagnent toujours les flux commerciaux, les oléoducs et les lignes électriques ou, inversement, ce sont ces flux, ces infrastructures et ces échanges qui deviennent les compagnons permanents de la paix et du bien-être.

Et voilà que la paix est arrivée dans notre région. Il nous reste désormais à apporter davantage de marchandises, davantage d’oléoducs, davantage de lignes électriques, davantage de prospérité et davantage de développement au Caucase du Sud, autant d’éléments qui renforceront encore la paix, laquelle, à son tour, stimulera la croissance des échanges, du bien-être et du progrès.

Et cela, pour nous tous : Arméniens, Géorgiens et Azerbaïdjanais.

Je pense que nous, les dirigeants des trois pays du Caucase du Sud, avons la volonté, la sagesse et la clairvoyance nécessaires pour œuvrer à la présence durable de ces valeurs la coopération, la prospérité, le développement et la paix non pas séparément, mais ensemble, en étroite collaboration avec nos autres voisins et nos partenaires internationaux.

Monsieur le Premier ministre Kobakhidze,
Chers participants à la conférence,
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de votre attention. »

Le Premier ministre a également répondu à la question du modérateur du forum :

Question – Nous venons d’entendre le Premier ministre Pachinian évoquer l’importance de la paix et de la stabilité, ainsi que les démarches entreprises par l’Arménie pour renforcer sa connectivité avec ses voisins et avec un pays comme la Turquie. Dans quelle mesure les liens économiques et les efforts en faveur de la coopération régionale consolident-ils cette connectivité ? Et quel rôle joue cette connectivité dans la promotion de l’agenda de la paix et le renforcement de la confiance entre voisins ?

Premier ministre Nikol Pashinyan – Je vous remercie pour cette question. Mais avant tout, je voudrais également remercier mes collègues pour leurs interventions et pour avoir mis l’accent sur les aspects positifs de leurs discours.

Je pense que l’atmosphère née de l’événement du 8 août se reflète également ici. Il y a un an, nous n’aurions pas vu une telle chose : que le Premier ministre d’Arménie remercie le Premier ministre de l’Azerbaïdjan. Nous avons toujours remercié le Premier ministre de Géorgie, cela n’a rien de nouveau. Mais, il y a un an, nous n’aurions pas vu le Premier ministre d’Arménie remercier le Premier ministre ou le président d’Azerbaïdjan, ni le Premier ministre d’Azerbaïdjan remercier le Premier ministre d’Arménie. Cela témoigne d’évolutions très importantes. Je veux souligner que la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est bel et bien établie. Et je souhaite attirer l’attention sur cette nuance, car aussi bien moi que le président Aliev mettons l’accent sur ce fait, et c’est une réalité.

Je crois que la connectivité joue un rôle essentiel pour institutionnaliser la paix déjà établie. Comme je l’ai mentionné dans mon discours, les liens de transport apportent des bénéfices communs. Mais il faut également reconnaître qu’ils créent, pour ainsi dire, des interdépendances. Certes, ce mot peut ne pas sembler très harmonieux sur le plan politique, mais c’est un facteur extrêmement important. Qu’est-ce que cela signifie ? Lorsque des pays commencent à coopérer dans le domaine des communications et des transports, cela entraîne plusieurs effets : cela stimule la croissance économique, accroît les recettes budgétaires, permet d’augmenter les dépenses publiques et d’améliorer le niveau de bien-être de leurs populations. Et soudain, les pays réalisent qu’ils ont un intérêt commun à la stabilité, à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à la capacité de décision indépendante les uns des autres. C’est pourquoi il est crucial que les pays et je parle ici des pays du Caucase du Sud puissent, en coopérant et en communiquant entre eux, être certains qu’ils sont capables de parvenir à des accords et de les mettre en œuvre.

Hier, j’ai évoqué ce sujet avec le Premier ministre Kobakhidze et j’ai partagé avec lui ma réflexion à ce sujet. Vous savez, la paix désormais établie nous offre également une excellente occasion de jeter un regard rétrospectif sur notre histoire des cent dernières années. Lorsqu’on observe cette période sous un angle légèrement différent, on se rend compte que nos histoires sont intimement liées. Permettez-moi de donner l’exemple le plus simple et le plus connu : en 1918, l’Arménie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan ont obtenu leur indépendance à quelques jours d’intervalle. Puis, quelque temps plus tard, ces trois pays ont perdu leur indépendance à peu près à la même époque.

En 1991, nos trois États ont de nouveau recouvré leur indépendance, pratiquement simultanément. Et lorsque nous disons que nous devons tirer les leçons de notre histoire, je crois qu’en 1991, nous n’avions pas suffisamment appris des années 1918-1920. Nous n’avions pas compris pourquoi nous avions obtenu puis perdu notre indépendance en même temps.L’une des raisons, à mon sens, est que nous n’avions pas su apprécier l’importance des indépendances, des souverainetés et des États respectifs les uns des autres. Nos ancêtres pensaient peut-être qu’en luttant les uns contre les autres, ils pourraient en tirer un certain avantage. Pourtant, l’histoire a montré que ces luttes mutuelles n’ont apporté que des pertes, et la perte la plus grave fut celle de l’État et de l’indépendance.

Je voudrais maintenant partager ma compréhension, ma conclusion personnelle quant aux raisons pour lesquelles la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est devenue possible. Ce sujet n’a jamais été discuté ouvertement, il s’agit simplement de mon impression, de ma réflexion personnelle.

Je n’en ai jamais parlé avec le président Aliev, mais je pense qu’il existe un facteur invisible qui a rendu la paix possible : la possibilité de percevoir le Caucase du Sud dans un cadre plus large et de comprendre que, comme l’histoire l’a démontré, malgré les conflits, les contradictions et l’inimitié prolongée, je parle ici des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les destins de nos pays dans le Caucase du Sud sont, d’une certaine manière, interconnectés. Et bien souvent, le conflit et l’hostilité nous empêchent de voir la base d’intérêts communs que nous pourrions partager.

L’atmosphère positive que nous observons aujourd’hui signifie une chose : cela ne veut pas dire que l’histoire de notre conflit a disparu ou a été effacée en un jour. Non, cela est impossible. Cela signifie autre chose : nous avons commencé à reconnaître davantage que les pays du Caucase du Sud- la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie partagent des intérêts communs, et il est possible que ces intérêts aient même une importance stratégique. En réalité, je ne me suis pas éloigné de votre question concernant le transport et la connectivité, car si nous abordons ces sujets sous cet angle, je pense que nous pourrons transformer la compétition régionale, entre pays, partis, individus en une énergie constructive, favorable à une atmosphère de coopération dans le Caucase du Sud. Nous devons comprendre que les flux commerciaux et les pipelines qui traverseront notre région généreront des revenus pour tous nos pays.

Ainsi, il apparaît que nous partageons un partenariat commun. Par conséquent, lorsque nos budgets nationaux et nos revenus publics augmenteront, nous aurons tous la même priorité : veiller à ce que ces revenus ne diminuent pas, mais augmentent. Voilà la base la plus simple de ces intérêts communs dont je parlais. Je vous remercie.

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