Interviews et conférences de presse

"Nous devons nous assoir chez nous, négocier raisonnablement et trouver des solutions logiques pour sortir de cette situation" - Entretien du Première Vice-Première Ministre, Karen Karapetyan, à la TV Armenia

20.04.2018

- Monsieur Karapetyan, comment évaluez-vous la situation actuelle?
- Je vais essayer de vous répondre avec des points précis. Tout d'abord, en tant qu'Arménien, citoyen de la République d'Arménie comme tout le monde, cela m'inquiète beaucoup. Je m'inquiète de savoir si mes petits-enfants sont arrivés à leur jardin d'enfants ou si mon père est arrivé à l'hôpital ou non.
Deuxièmement: je suis convaincu qu'il y a beaucoup de jeunes patriotes et courageux dans les rues dont l'énergie peut et doit être utilisée ailleurs. Et nous sommes prêts et devrions utiliser ce potentiel.
Troisièmement: Nous construisons un nouveau système parlementaire et nous nous devons l’exercer au maximum et former une plate-forme permanente pour tenir des débats politiques, discuter des problèmes, parler et négocier de façon continue plutôt que de souligner les problèmes qui peuvent surgir d'une élection à l'autre. Et nous devons utiliser cette plate-forme.
Quatrièmement: Franchement parlant et reconnaissant que dans certains cas, certains représentants des autorités, coupés de la réalité, manifestent une arrogance certaine, je propose à toutes les forces politiques inquiètes pour l'avenir du pays de reconsidérer leurs approches et d'entamer un dialogue sur toutes les plateformes pour assurer la stabilité du pays.
Même les pays en guerre négocient et arrivent à une solution logique. Nous, les Arméniens, les citoyens de la République d'Arménie, nous devons nous assoir chez nous, négocier raisonnablement et trouver des solutions logiques pour sortir de cette situation. En cas d’instabilité, nous allons tous subir des dégâts et notre pays va subir des dégâts.
- Êtes-vous personnellement prêt à agir avec une initiative ou à rejoindre une plate-forme, puisque dans des déclarations séparées, le Premier Président de l'Arménie et le parti FRA Dashnaktsutyun ont suggéré d'entamer un dialogue politique?
- Oui.
- Cela peut-il être considéré comme une recommandation pour les personnes qui sont dans les rues?
- Oui, c’est ce que j’ai déjà formulé, je le suggère.
- Monsieur Karapetyan, vous avez pris les fonctions du Premier Vice-Premier ministre, et je vous félicite à cette occasion. Y a-t-il déjà une idée claire des sphères qui relèvent de votre responsabilité?
- Oui, certes. Je vais coordonner le bloc économique et le développement territorial. Et toutes les réformes que nous avons planifiées et la tendance économique que nous avons tracée devraient être maximisées pour arriver à une fin logique. Ce statut a certains avantages: il offre un degré de liberté. Nous avons de nombreux projets avec nos pays voisins qui nécessitent une pleine implication personnelle, alors que le statut empêchait de voyager plus souvent ou de travailler de manière plus ciblée avec les investisseurs. En fait, je répète que nous devons utiliser tout le potentiel que nous avons.
Nous sommes sur une bonne tendance. Aujourd'hui, le Service national de statistique a fourni quelques chiffres. Nous avons enregistré une croissance économique de 10,6% au cours des trois premiers mois de l'année, ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale. Je comprends très bien et je me rends compte que beaucoup de nos citoyens n'en ont pas encore bénéficié, mais il faut fixer que la seule voie est d'assurer régulièrement une croissance économique supérieure à la moyenne.
- Continuerez-vous les programmes dont vous avez parlé pendant la campagne électorale au Parlement et ensuite, en tant que Premier ministre? Certains programmes ont été éliminés en trois ou quatre ans.
- Oui, et dans un proche avenir, nous allons le réinsérer dans le nouveau programme gouvernemental.
- Il est clair que le gouvernement et les autorités proposent un certain dialogue; les participants au rassemblement sont pour une «révolution de velours». Ces approches pourraient converger sur un certain point éventuel. À votre avis, où serait ce point? Quel serait le point de départ, après quoi il serait possible de ne pas vivre dans deux mondes différents, mais de se croiser quelque part?
- Cela peut être à l’instant même si on réfléchit d’une manière rationnelle et pragmatique. Sincèrement parlant, j'espère que notre nation qui est pragmatique, rationnelle, et a toujours le sentiment du danger imminent parce que la vie le lui a appris, aura les bonnes rexflexes et comprendre que c'est la mauvaise voie. Nous avons des pertes en termes de réputation, nous ne sommes pas perçus comme un pays prévisible, et cela peut avoir des conséquences. Je ne vois aucun obstacle à la négociation et au lancement d'un dialogue en ce moment même. Pourquoi devrions-nous attendre un autre moment?
- Négocier sur quoi?
- Comment sortir de cette situation. Discutez des problèmes chauds, faire des suggestions, examiner les points douloureux et parlez avec courage de tout ça.
- Êtes-vous prêt pour cela?
- Oui.
 

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