Le Premier ministre Nikol Pashinyan et le Président de la République d’Arménie Vahagn Khatchatourian ont participé à Djermouk au deuxième atelier intitulé « Améliorer l’environnement des affaires par le dialogue ».

L’objectif de l’atelier est de renforcer la coopération constructive et responsable entre les secteurs public et privé en Arménie, sur la base des problèmes sectoriels préalablement identifiés et des propositions présentées visant leur résolution. L’atelier a réuni des représentants du Gouvernement, du pouvoir législatif, des institutions publiques ainsi que de la communauté entrepreneuriale.

Dans son allocution de bienvenue, Nikol Pashinyan a rappelé qu’il s’agissait déjà du deuxième atelier de ce type organisé cette année. Le Premier ministre a souligné l’efficacité du premier atelier tenu à Dilidjan : « Il est très important que la communauté des affaires dispose également de ce format de dialogue avec le Gouvernement, permettant de discuter les questions soulevées dans une composition plus élargie. Il est également important que les discussions soient générales, afin d’identifier à partir de cas particuliers les phénomènes, les réussites et les problèmes revêtant une importance générale. »

Nikol Pashinyan a souligné que l’examen des problèmes doit s’accompagner d’une réflexion sur les processus politiques et socio-psychologiques en cours en Arménie. « Que se passe-t-il aujourd’hui en Arménie ? Depuis un certain temps déjà, une transformation de la pensée se produit, et je pense qu’en parallèle des changements politiques et socio-psychologiques, nous devons aussi modifier notre manière de penser sur le plan économique », a déclaré le Chef du Gouvernement, ajoutant qu’on est souvent confronté à des modes de pensée qui ne correspondent plus aux transformations en cours.

Selon le Premier ministre, ces contradictions se retrouvent aussi bien au sein du Gouvernement, des institutions publiques que dans la communauté des affaires. À cet égard, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de revoir les approches et les modes de pensée : « Ces dernières années, nous avons enregistré en moyenne plus de 7 % de croissance économique, ce qui est très positif, fruit du travail de tous, et je remercie la communauté des affaires, les entrepreneurs et les citoyens qui travaillent, créent de la valeur et paient leurs impôts. Mais nous entrons dans une nouvelle phase où nos façons de concevoir la politique économique et l’activité économique doivent être revues. Elles doivent être adaptées non pas au present, car s’y adapter signifie être en retard, mais à la dynamique, aux évolutions mondiales, et aux stratégies à court, moyen et long termes. Notre économie fait partie du monde global, et nous devons harmoniser nos modes de pensée et d’action avec ces évolutions. »

Nikol Pashinyan a ajouté que c’est dans le cadre de problèmes concrets qu’il faut identifier les points d’appui permettant de formuler une vision et une stratégie à long terme qui ne seront pas uniquement celles du Gouvernement ou de la majorité politique, mais bien la stratégie de l’économie arménienne.

Le Premier ministre a annoncé que lors de la première séance du Gouvernement en 2026, il est prévu d’adopter la doctrine de politique économique, dont le projet est en phase finale d’élaboration : « Nous y présenterons les grandes orientations du développement économique de l’Arménie jusqu’en 2050, en nous appuyant sur la conviction que l’intérêt de l’État arménien est le développement économique. »

Évoquant le discours autour de la « consolidation autour de l’État et des intérêts étatiques », le Premier ministre a souligné que le point d’appui de cette consolidation est le développement économique : « Aucun objectif, culturel, sportif, social, ne peut être atteint sans développement économique. Ainsi, reconnaître que l’intérêt de l’État arménien est le développement économique doit devenir la base à partir de laquelle nous construisons de nouvelles approches. C’est autour du développement économique que nous devons assurer la consolidation, notamment celle de la communauté des affaires et du public, car il n’y a aucune personne qui n’ait pas de lien avec le développement économique du pays. »

Le Premier ministre a souhaité du succès aux participants dans les discussions de l’atelier.

Ensuite, trois axes thématiques reflétant les problèmes soulevés par la communauté des affaires ont été discutés : les voies d’amélioration de l’environnement d’investissement, la prévisibilité des réglementations et de l’administration, ainsi que la gouvernance responsable et participative. Aux discussions des panels ont participé des représentants du Gouvernement, de la Banque centrale, de la communauté des affaires, ainsi que des organisations de la société civile engagées dans les questions relatives à l’environnement entrepreneurial.

Nikol Pashinyan a prononcé le discours de clôture, remerciant pour l’organisation de l’atelier et soulignant l’importance du changement de pensée économique. Dans ce contexte, il a indiqué que les transformations politiques ne deviennent durables et profondes que si elles s’accompagnent d’une évolution de la pensée économique. Le Chef du Gouvernement a également abordé la nécessité de transformer la perception de l’impôt, ajoutant : « Je constate que ce changement est en train de se produire ; il se produit également parce que les citoyens voient que leurs impôts reviennent sous leurs pieds, que la boue devient asphalte, que l’école délabrée devient une école neuve, etc. »

Le Premier ministre a également évoqué le développement du potentiel d’expertise intérieure, l’implication des universités et des instituts de recherche dans le processus de prise de décision, ainsi que l’importance de créer des unions sectorielles où seront réunies les capacités du Gouvernement et du secteur privé.

En conclusion, Nikol Pashinyan a déclaré : « Le succès réside dans notre capacité à apprendre ; lorsque nous savons apprendre, cela signifie que nous serons en mesure de résoudre tous les problèmes qui se posent devant nous. »