Discours et messages

Le message du Premier ministre de la République d'Arménie, Nikol Pashinyan, à l'occasion du 1er mars

01.03.2019


Mon cher peuple, fiers citoyens de la République d'Arménie,
Fiers citoyens de la République d'Artsakh,
Fiers Arméniens de la diaspora,

Il y a 11 ans, c'était le 1er mars 2008, lorsque du sang avait été répandu dans le centre d'Erevan.

Les autorités du jour ont eu recours à la force illégale contre des manifestants pacifiques qui a causé la mort de 8 citoyens de la République d’Arménie, deux autres sont décédés plus tard des suites des blessures qu’ils ont reçues ce jour-là.

Cinq des victimes ont reçu des blessures par arme à feu, trois ont été tuées suite à l’utilisation de «Cheryomukha-7», une personne est décédée par des éclats d'obus, une autre des suites d'un coup de fouet cervical.

Onze ans après ces événements, il est extrêmement important de donner une évaluation politique de ce qui s’est passé. Et maintenant, j'estime nécessaire d'affirmer que les actions de l'élite politique en 2008 n'étaient pas dirigées contre une seule force, contre le groupe, contre l'individu, le principal et peut-être l'unique cible de telles violations et illégalités était le citoyen de la République d'Arménie: son droit, sa dignité et sa liberté.

Gor Kloian, Armen Farmanian, Tigran Khatchaturian, Hovhannes Hovhannisian, David Petrossian, Zakar Hovhannisian, Griguor Gevorguian, Samvel Haroutiounian, Hamlet Tadevossian, Tigran Abgarian ne sont pas les seuls victimes du 1er mars, mais aussi chaque citoyen de la République d'Arménie, tous les manifestants qui se battaient pour leurs droits parce que l'assassin au moment du meurtre ne savait pas qu'il tue David Petrossian, né le 16 avril 1974 à Erevan.

L’assassin ne savait pas qu'il tirait sur David Petrossian, mais il savait qu'il tirait sur un citoyen de la République d'Arménie. Par conséquent, les coups de feu tirés sur chacune des victimes du 1er mars sont des coups de feu tirés sur chacune de nous.

Le 1er mars 2008 n'était cependant pas un phénomène qui s'est produit le matin, mais une éruption massive d'illégalités, de fraudes, d'assassinats politiques, de persécutions et de permissivité qui ont renversé pendant de nombreuses années l'Arménie et son peuple.

Ces phénomènes inadmissibles ont été exprimés rapidement dans notre vie après la proclamation de l'indépendance de la Troisième République, lorsqu'il semblait que la démocratie avait gagné.

Et en raison de mauvais souvenirs, aujourd'hui aussi, il y a de nombreuses inquiétudes et de nombreuses craintes qu'après la révolution de Velours de 2018 et après la victoire de la démocratie, l'Arménie pourrait tomber dans le même cycle que peu après de son indépendance.

Et aujourd'hui, le 1er mars 2019, je tiens à affirmer clairement que le retour aux moeurs et aux relations du passé ne peut être. L'Arménie ne reviendra pas à l'époque où dominaient la corruption, les persécutions politiques, la violence politique, la violation des droits, la permissivité et l'impertinence.

Pour exprimer également notre attachement aux valeurs de la révolution de Velours du printemps 2018, en tant que leader de la République d'Arménie, au nom du Gouvernement, je présente mes excuses à toutes les victimes du 1er mars 2008, dans tous les assassinats politiques commis en Arménie depuis l'indépendance, à l'ensemble des citoyens et des forces politiques persécutés.

Je vous présente également mes excuses pour toutes les fraudes électorales, pour les illégalités, la corruption et les assassinats politiques organisés et systématisés par l'élite dirigeante en Arménie, réaffirmant que la page de la résolution des problèmes par la violence est fermée en Arménie et c’est ainsi que je perçois le vote de confiance que nous ont accordé les citoyens.

Notre mission est de faire de l'Arménie un pays de droit et de justice, de vérité et de valeurs, et nous ne nous écarterons de cette mission d'aucun millimètre.

Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'illégalités, de violations des droits, ni même de corruption dans l'Arménie d'aujourd'hui. Malheureusement, de tels cas existent toujours. Mais chaque citoyen devrait avoir la certitude que le Gouvernement, le Premier ministre, n'est pas un défenseur ou un coordinateur d'un acte illégal, mais un opposant et un antipode.

Nous gagnerons inévitablement dans la lutte contre les illégalités, les violations des droits et les abus, ainsi que dans la divulgation des crimes commis par l'élite dirigeante, car le Peuple et le Gouvernement sont unis et cette unité est invincible et inébranlable.

Et pour exprimer notre unité, notre engagement en faveur de la justice, de la légalité, de la démocratie et de la protection des droits, je vous invite tous à prendre part à la marche de la place de la Liberté d'Erevan à la statue de Miasnikian à 18h30 aujourd'hui. Nous allons rendre hommage aux victimes du 1er mars et de tous les assassinats politiques et nous allons dire notre «non» décisif à la violence, à l'injustice, à l'anarchie, à la corruption, à la fraude et à la violation des droits.

Et donc,
Vive la liberté!
Vive la République d'Arménie!
Vive la République d'Artsakh!
Vive nous et nos enfants qui vivent et vivront en Arménie libre et heureuse!

Chers Compatriotes,

Aujourd'hui c'est le printemps. Et c’est vous qui avez amené ce printemps en Arménie!

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