Discours et messages

Le Premier ministre a évoqué le règlement du conflit du Haut-Karabagh lors de la rencontre avec les professeurs et les étudiants de la faculté d'économie et de gestion de l'Université d'État d'Erevan.

22.04.2019

C'est une question très importante, certains disent souvent, par exemple, nous savons quel type de pays nous voulons voir dans 20 ans, dans 50 et 100 ans. Nous n’avons, en fait, aucune réponse de ce type au niveau national ou du moins au niveau étatique. Et, à mon avis, la raison en est que, pour formuler cette question, nous devons formuler, par exemple, comment nous imaginons le règlement de la question du Karabagh. En d’autres termes, lorsque nous indiquerons clairement comment nous imaginons la solution du problème du Karabagh, les formulations restantes deviendront beaucoup plus faciles. Peu importe le type d’option que nous formulerons. Je ne dis pas maintenant que nous devons formuler comme suit, je dis qu’en tant que nation, qu’un État, nous devons clairement formuler comment nous envisageons la solution du problème du Karabagh. Et le plus étrange, c'est qu'il n'y a pas encore eu de discours public sur ce sujet. Et quand j'étais nommé au poste de Premier ministre, et que, par exemple, sur les réseaux sociaux ou ailleurs quelqu'un publiait un article, les conversations ont commencé: Quelqu'un a dit-ils avaient vendu cette chose, l'autre a dit- ils avaient vendu l’autre chose, le troisième a dit -s'il ne vendait pas, il le vendrait bientôt, etc. Je posais une question simple: Et pourquoi toute cette conversation devrait porter sur moi, et pas seulement sur moi, mais également sur tous les dirigeants de la République d'Arménie? Mais nous ne demandons pas pourquoi, pourquoi une telle conversation devrait-elle exister ? Parce que vous tous, quand vous m'envoyez pour résoudre le problème du Karabakh, pour négocier, vous ne me direz pas tout de suite - va résoudre le problème du Karabakh de cette façon! La question est que personne ne nous a dit comment résoudre le problème, en ce cas, qui décide comment le résoudre?

Et c'est l'un des problèmes les plus importants. Que voulons-nous dans le contexte du règlement de la question du Karabagh? Comment imaginons-nous le règlement de cette question? quand on imagine, comment on imagine, quelle devrait être la question du Karabagh dans 100 ans? Nous imaginons que la question du Karabagh devrait être résolue au niveau international, ou imaginons que nous devrions toujours négocier sur telle ou telle solution. Mais nous devons comprendre quelle stratégie nous voulons adopter pour formuler notre compréhension de l'Arménie de demain ou dans cent ans.

Et ce n'est pas par hasard que le Conseil public s'est réuni vendredi, le Conseil public est considéré comme un organe consultatif du gouvernement, et ils disent, par exemple, sur quels sujets voulez-vous que le Conseil public fasse quelques recommandations au gouvernement en tant qu'organe consultatif? J'ai dit, par exemple, la question du Karabagh. Avons-nous une formulation claire de la manière dont nous devrions résoudre le problème du Karabakh? A vrai dire, il est naturel qu'une question se pose: si vous êtes partisans des négociations, avez-vous une idée claire ou pas? J'ai naturellement mon idée, mais je ne veux pas que ce soit uniquement la mienne, parce que je continue à avoir la même opinion que la personne qui résout le problème du Karabagh n’est pas un président, n’est pas un premier ministre, n’est pas un gouvernement. C’est le peuple arménien qui est le propriétaire de la question du Karabagh, et le peuple arménien doit clairement formuler sa décision: comment imagine-t-il et que faire avec cette question? Et nous avons commis une grande erreur dans toute l'histoire de la Troisième République. Au lieu de dire que les solutions à la question du Karabagh devraient constituer l’une des dispositions clés de nos débats préélectoraux, nous avons fait le contraire, en disant qu’il ne faut pas du tout parler du Karabagh. C'est pourquoi l'atmosphère de cette incertitude et de cette suspicion s'est formée. Mais cela a aussi une importance pratique lorsque nous pouvons formuler ce que nous voulons du règlement de la question du Karabagh, et pourquoi je dis que nous devrions nous efforcer de parvenir à un consensus national, car il est très important. Regardez, quand je dis que le propriétaire de la question du Karabagh n’est pas un gouvernement, ni un Premier ministre, mais c’est une question nationale à partir de laquelle se pose la question suivante : La nation, le peuple et chacun de ses représentants sont-ils prêts à assumer la responsabilité du règlement de la question du Karabagh? Pourquoi est-ce que je dis ça? Je dis parce que, par exemple, nous disons que la question du Karabakh devrait être réglée de cette manière, nous disons que la question du Karabakh devrait être résolue d'une autre manière, nous disons que l'Arménie devrait être le garant de la sécurité du Karabagh, et une autre question en découle : très bien, chers compatriotes, donc nos enfants devraient aller à l'armée. Dans un tel cas, certains disent- pouvons-nous faire en sorte que mon enfant n’aille pas faire son service militaire ? Quand nous disons que le niveau de sécurité doit être élevé et que pour cela certaines conditions sont nécessaires, il est nécessaire d'augmenter les recettes du budget de l'État, il est nécessaire de donner un ticket de caisse aux acheteurs, ils disent - puis-je ne pas donner de tickets? j'ai d'autres problèmes importants à résoudre. Et je reviens à la logique que l’une des composantes les plus importantes de notre idéologie nationale soit que chacun de nous constate que son comportement individuel est déterminant pour le destin du pays, de l’État, de la nation et de tout le reste. Quand on m'a demandé à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe - comment vous allez lutter contre la corruption, j'ai dit que la première étape que j'imaginais était que je ne devrais pas être impliqué dans la corruption, car lorsque le Premier ministre du pays est impliqué dans la corruption, il ne sauvera plus rien. Et si le Premier ministre du pays n'est pas impliqué dans la corruption, il résout déjà la situation sans grandes dépenses. Je tiens donc à dire que le point essentiel de notre parti, notre idéologie, est que l’effort individuel et le comportement individuel sont la condition préalable à tout. La cause de tous succès et échecs du pays, qu’ils soient économiques, politiques ou géopolitiques, doit être trouvée dans le comportement personnel et la perception individuelle. Le programme par lequel nous avons entamé tout le processus politique, nous disons que le changement d’individu est la voie numéro un vers le changement de société. Si quelqu'un veut que la société change la réalité, il doit être capable de se changer, de se mettre en question. Aujourd'hui, l'autocritique en République d'Arménie est-elle un outil viable? C’est là le problème le plus important : dans quelle mesure chacun de nous est-il prêt à en assumer sa responsabilité.

← Retour à la liste d'actualité