Discours et messages

«Notre intention est de protéger notre souveraineté et notre intégration territoriale» - Le Premier ministre Pashinyan évoque la situation régionale

12.08.2021

Une séance ordinaire du Cabinet a eu lieu aujourd'hui, présidée par le Premier ministre Nikol Pashinyan.

Avant de commencer la discussion de l'ordre du jour, le Premier ministre a présenté la perception du gouvernement arménien sur la désescalade de la situation régionale, les mesures visant à l'établissement d'une paix et d'une stabilité durables.

Vous trouverez ci-dessous le texte du discours du Premier ministre Nikol Pashinyan.

« Bonjour, chers collègues.

Lors de la séance du Cabinet du 29 juillet, j'ai exposé la vision du gouvernement de la République d'Arménie pour la désescalade de la situation dans notre région, les mesures visant à établir une stabilité et une paix durables, et j'ai souligné la volonté de la République d'Arménie de travailler avec les partenaires internationaux dans dans ce sens.

Le 29 juillet, les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ont également publié une déclaration, dont le message clé était de prendre des mesures pour réduire les tensions le long de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, d'appeler l'Azerbaïdjan et l'Arménie à s'abstenir de toute rhétorique et action provocatrices, ainsi que la reprise du processus de négociation pacifique pour un règlement global et durable du conflit sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Le 30 juillet, le Ministère des Affaires étrangères de la République d'Arménie a publié une déclaration, saluant la déclaration des coprésidents et montrant l'engagement de la République d'Arménie à entamer des négociations pacifiques sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.

L'appel des coprésidents à s'abstenir de toute rhétorique et action provocatrices est tout à fait acceptable pour nous. Il est évident que la préservation de cette condition joue un rôle clé dans l'établissement d'une atmosphère de négociation appropriée. Et si la question de la traçabilité des déclarations provocatrices n'est pas un gros problème, la question de la partie initiant les actions provocatrices, les violations du cessez-le-feu est toujours une source de débat.

J'ai déjà dit, et je pense encore aujourd'hui, que l'identification de la partie à l'origine des violations du cessez-le-feu, la condamnation ciblée de cet acte de provocation, est essentielle pour la poursuite de la désescalade et de la stabilisation de la situation. Cependant, une telle fonction est difficilement imaginable sans le lancement d'un mécanisme international de surveillance. Dans mon discours du 29 juillet, j'ai également abordé cette question en disant que je pense qu'il devrait s'agir d'une mission d'observation du Traité de Sécurité collective, et si cela n'est pas acceptable pour l'OTSC, l'alternative reste la mission d'observation des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Revenant à l'appel des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE à reprendre les pourparlers de paix avec l'Azerbaïdjan, je voudrais souligner que l'Arménie est prête à s'impliquer dans le processus de négociation à un niveau élevé et supérieur, et que nous attendons des propositions concrètes.

Chers collègues,

Le mandat reçu de notre peuple d'ouvrir une ère de développement pacifique pour l'Arménie, l'Artsakh et la région impose une responsabilité particulière au gouvernement. Pour résoudre ce problème, nous devons être aussi actifs et flexibles que possible. Notre état d'esprit devrait être le suivant: faire de notre mieux pour résoudre les problèmes à l'ordre du jour.

Bien sûr, il y a des problèmes qui peuvent être résolus plus rapidement. Il y a des questions qui prennent plus de temps à résoudre, mais je le répète, nous devons être d'humeur à résoudre les problèmes. L'une de ces questions qui, je pense, peut être résolue assez rapidement est l'ouverture des communications régionales, le programme de déblocage régional. Et je pense que nous devons reprendre les travaux dans le format trilatéral des vice-premiers ministres dès que possible, être plus actifs et proactifs en termes de réalisation de nouvelles opportunités de communication et économiques dans la région.

Notre position sur la démarcation et la délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise reste inchangée, nous pensons que le travail dans cette direction doit être intensifié également.

Chers membres du Cabinet,
Chers participants à la séance du Cabinet,
Chers compatriotes,

L'approfondissement futur de l'inimitié et du climat d'hostilité dans notre région est inadmissible. C'est une menace non seulement pour l'ensemble de la région, mais aussi pour la sécurité internationale. Nous avons vu les manifestations de l'approfondissement de l'atmosphère d'hostilité avec l'exemple du soi-disant "parc des trophées" ouvert à Bakou, qui, je pense, est une insulte à notre région, à la civilisation régionale. J'insiste sur ce point pour montrer combien il est urgent de gérer cette question. Surmonter l'hostilité peut et doit être l'un des éléments clés de notre programme de politique étrangère régionale.

La République d'Arménie est convaincue que la paix, la stabilité, la sécurité et le développement économique durables dans la région passent par le développement et/ou l'établissement de relations normales avec les pays voisins. L'approfondissement ou la normalisation des relations avec les pays voisins sera l'une des orientations importantes de la politique étrangère de notre Gouvernement.

Dans ce contexte, je trouve remarquable que certaines forces tentent de présenter les intentions de l'Arménie sous un mauvais jour, en prétendant que la République d'Arménie a déclaré les réformes militaires comme une priorité dans le contexte de l'engagement dans une politique agressive contre les pays frontaliers. La République d'Arménie, comme tout autre pays épris de paix, développera et transformera son armée non pas en vue d'une agression mais pour se défendre de toute agression potentielle, et nous n'avons aucune intention de conquête. Notre intention est de protéger notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Nous n'avons pas d'intentions agressives, et la paix et la stabilité régionales sont notre stratégie à long terme. Nous sommes prêts à nous engager dans un dialogue actif autour de cet agenda, avec le soutien de nos partenaires internationaux, si nécessaire également par des contacts directs. Nous discuterons de ces questions plus en détail lors de l'adoption du plan d'action quinquennal du gouvernement.»

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