Discours et messages

Sur décision du Premier ministre, un groupe de travail a été mis en place pour apporter un soutien humanitaire à la population du Haut-Karabakh

29.12.2022


Aujourd'hui, le gouvernement arménien a tenu une réunion de fin d'année qui était présidée par le Premier ministre Nikol Pashinyan.

Avant de discuter de l'ordre du jour, le Premier ministre a prononcé un discours dans lequel il a évoqué la situation humanitaire créée dans le Haut-Karabakh par le blocage du corridor de Latchine, les actions du gouvernement arménien concernant sa gestion et les activités des forces russes de maintien de la paix.

Nikol Pashinyan a indiqué dans son discours:

"Chers participants à la réunion du cabinet,

Chers compatriotes,

En raison du blocage du corridor de Latchine depuis maintenant 18 jours, la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh s'aggrave de jour en jour. Des centaines de familles du Haut-Karabakh continuent d'être séparées, se trouvant de part et d'autre du blocus. La pénurie de biens essentiels devient de plus en plus tangible. Les vitrines des magasins sont vidées. Des restrictions d'approvisionnement en nourriture sont introduites dans les établissements publics, la population est dans un état de tension sociale et psychologique.

Compte tenu de tout cela, j'ai décidé de former un groupe de travail dirigé par le Vice-premier ministre Tigran Khachatryan pour soutenir la population du Haut-Karabakh dans la gestion de la crise humanitaire, dont la tâche sera de faire le monitoring des questions humanitaires avec les autorités du Haut-Karabakh et de fournir le soutien urgent nécessaire, y compris avec l'aide des organisations internationales. Le groupe de travail comprendra également les ministres de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, de l'Administration territoriale et des Infrastructures, ainsi que des représentants d'autres ministères.

La question de l'octroi d'une aide supplémentaire de 4 milliards d'AMD au Haut-Karabakh est incluse dans l'ensemble des questions à ne pas rapporter lors de la réunion du Cabinet d'aujourd'hui. Il est absolument nécessaire de fournir le soutien humanitaire et socio-psychologique nécessaire à la population du Haut-Karabakh. La sensibilisation internationale à la crise humanitaire doit également faire partie de notre travail quotidien. Les États partenaires et les organisations internationales doivent être informés en détail de la crise humanitaire et de l'aggravation de la situation.

Chers collègues,

Chers citoyens,

J'ai eu l'occasion de le dire, mais je dois souligner maintenant que le blocage du corridor de Latchine est une violation flagrante du point 6 de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020. En vertu de cette disposition, deux des parties à la déclaration trilatérale, la République d'Azerbaïdjan et la Fédération de Russie, ont des engagements. L'Azerbaïdjan garantit la sécurité des déplacements des citoyens, des véhicules et des marchandises dans le corridor de Latchine, et la force de maintien de la paix de la Fédération de Russie assure le contrôle du corridor de Latchine.

Les déclarations diffusées par l'Azerbaïdjan sur les plateformes internationales selon lesquelles le corridor de Latchine est ouvert à la circulation sont fausses et n'ont rien à voir avec la réalité. Le corridor de Lachin a été fermé par l'Azerbaïdjan, ce qui constitue une violation flagrante de ses engagements internationaux. Même si nous nous appuyons sur la version de propagande de l'Azerbaïdjan selon laquelle le corridor de Latchine a été bloqué par des éco-activistes, selon le point 6 de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, assurer la sécurité des déplacements des citoyens, des véhicules et des marchandises à travers le corridor de Latchine est un engagement direct de l'Azerbaïdjan.

Dans ces circonstances, les troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie dans le Haut-Karabakh et la Fédération de Russie, qui a assumé des engagements concrets en matière de sécurité devant le peuple du Haut-Karabakh, devraient apporter une clarification précise de la situation. Quelle est l'évaluation de la situation par la Fédération de Russie ? Quels sont son plan et sa feuille de route pour restaurer le corridor de Latchine ? Ce sont des questions auxquelles les peuples de la République d'Arménie et du Haut-Karabakh attendent des réponses de la Fédération de Russie qui, je vous le rappelle, est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

Si la Fédération de Russie n'est pas en mesure d'assurer la stabilité et la sécurité au Haut-Karabakh pour des raisons objectives ou subjectives, je pense qu'elle devrait initier une discussion au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et accorder à la force de maintien de la paix de la Fédération de Russie au Haut-Karabakh un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies ou soulever la question de l'envoi d'une force multinationale supplémentaire de maintien de la paix au Haut-Karabakh.

Cette question se pose également parce que le blocage du corridor de Lachin n'est pas le premier cas d'invasion par l'Azerbaïdjan de la zone de responsabilité des troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie dans le Haut-Karabakh. Il a été précédé par les incidents de Parukh en mars 2022 et de Khtsaberd en décembre 2020, à la suite desquels environ trois douzaines de citoyens de la République d'Arménie sont toujours captifs. Tout porte à croire que l'Azerbaïdjan prépare une nouvelle provocation militaire, y compris dans le Haut-Karabakh, et l'évolution de la situation soulève des questions qui appellent une réponse urgente concernant les activités des troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie dans le Haut-Karabakh.

Je dois dire sincèrement que la République d'Arménie est un partisan convaincu de la présence des troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie dans le Haut-Karabakh. Mais le comportement de plus en plus visible des troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie, qui deviennent un témoin silencieux du dépeuplement du Haut-Karabakh, est inacceptable pour nous. Dans tous les cas, nous devons travailler étroitement avec la Fédération de Russie et nos autres partenaires internationaux pour préciser ces questions afin d'empêcher une nouvelle escalade de la situation et de parvenir à un règlement complet. Je dois également réaffirmer la volonté et la détermination de l'Arménie à signer un traité de paix avec l'Azerbaïdjan, à achever la délimitation de la frontière et à ouvrir les communications régionales.

Je vous remercie."

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