Discours et messages
Message du Premier ministre Nikol Pashinyan à l’occasion de la Journée de l’adoption de la Déclaration d’indépendance de l’Arménie
Chers compatriotes, chers citoyens de la République d’Arménie,
Le 23 août 1990, le Conseil suprême de la RSS d’Arménie a adopté la Déclaration d’indépendance de l’Arménie.
Par ce document, a été lancé le processus d’établissement de notre État indépendant – la République d’Arménie. La Déclaration reflétait, en substance, l’état d’esprit collectif des élites politiques et intellectuelles de l’époque en Arménie, portait l’empreinte du Mouvement du Karabagh, déclenché seulement deux ans auparavant et déjà à son apogée, et devait déterminer les caractéristiques fondamentales de la jeune République indépendante d’Arménie.
C’est exactement ce qui s’est produit, car les principales dispositions idéologiques de la Déclaration étaient de nature conflictuelle et exprimaient le modèle de patriotisme collectif que l’Union soviétique, dès les années 1950, dans le contexte de l’instauration du rideau de fer et du début de la guerre froide, avait progressivement, mais systématiquement, inculqué en nous.
Ce modèle de patriotisme, conçu par l’Union soviétique pour nous, Arméniens, reflétait l’orientation sud-ouest des ambitions de cet État, vainqueur de la Seconde Guerre mondiale et engagé dans un affrontement avec l’Alliance atlantique. D’autre part, il visait à exporter, en dehors du territoire de la RSS d’Arménie, les perceptions patriotiques existantes, afin d’empêcher leur expression locale.
Cette idéologie fut semée pendant des décennies à travers des livres, des films, des pièces et représentations théâtrales. Et c’est cette socio-psychologie, ainsi façonnée, qui a conduit au Mouvement du Karabagh. Nous en étions tous porteurs, et cette socio-psychologie, façonnée par l’URSS, fut transmise dans les années 1990 aux générations formées dans la République d’Arménie. Son objectif profond et subconscient consistait à rendre stratégiquement impossible l’existence d’un État arménien indépendant, car un pays immergé dans un contexte conflictuel permanent ne peut construire une indépendance réelle.
Chers compatriotes, chers citoyens de la République d’Arménie,
En ma qualité de Premier ministre, l’ensemble des informations disponibles et l’analyse exhaustive de la réalité m’ont conduit à la conviction inébranlable que nous ne devions pas poursuivre le mouvement du Karabagh, car cela aurait signifié la suppression de l’indépendance de la République d’Arménie.
Aujourd’hui, je souhaite également répondre à une question qui est sans doute la plus importante pour comprendre l’histoire des sept dernières années.
Pourquoi, jusqu’en septembre 2020, la République d’Arménie, notre Gouvernement, et moi-même n’avons-nous pas consenti à des concessions, qui constituaient pourtant la seule possibilité théorique d’éviter la guerre de 44 jours ? La raison essentielle est que, par de telles concessions, toutes les menaces et toutes les dépendances auxquelles nous étions confrontés se seraient accrues, et ce de manière disproportionnée, menant inéluctablement à la perte de l’indépendance et de l’État arménien.
Nous avons adopté une stratégie visant à préserver l’indépendance de l’Arménie et à la rendre effective, et l’expression de cette stratégie est l’idéologie de « l’Arménie réelle ». C’est dans ce cadre qu’il a été possible d’instaurer la paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qu’il a été possible d’engager un véritable dialogue avec la Turquie, qu’il doit être possible d’approfondir nos relations avec la Géorgie et la République islamique d’Iran, et qu’il devient possible de nous affirmer comme un partenaire authentique et attractif pour le monde.
Chers compatriotes, chers citoyens de la République d’Arménie,
Notre État, la République d’Arménie, dont l’une des caractéristiques fondamentales est son territoire souverain de 29 743 km² reconnu au niveau international, est la valeur la plus précieuse que nous possédons, et la plus précieuse que nous ayons eue depuis plus de 500 ans. Nous devons nous guider par les intérêts de notre État, et c’est notre État et ses intérêts qui doivent constituer le fondement et l’axe de notre patriotisme, pour l’amour du peuple créateur qui y vit, pour l’amour de vous tous.
Nous suivons cette voie, et en traversant des épreuves infernales, nous sommes parvenus à une étape qui paraissait incroyable: aujourd’hui, la République d’Arménie est plus indépendante que jamais, plus souveraine que jamais, plus État que jamais, plus prospère que jamais, plus prometteuse que jamais, parce qu’elle est en paix. La paix est établie et elle doit devenir l’objet d’un soin et d’une attention quotidiens, elle doit devenir institutionnelle.
Août 2025 a marqué le début de la vie paisible et prospère de la République d’Arménie.
Je nous félicite tous à cette occasion.
Gloire aux martyrs et vive la République d’Arménie !
