Discours et messages

Discours du Premier ministre Nikol Pashinyan lors de la discussion préliminaire du projet de loi sur le budget de l'État pour 2026 à l'Assemblée nationale

27.10.2025

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Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Messieurs les Vice-présidents de l'Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet,
Chers invités,

Nous entamons les discussions sur le projet de budget de l'État de la République d'Arménie pour 2026, et la première chose que je tiens à souligner est la suivante : en fait, c'est la première fois que nous discutons du budget de la République d'Arménie dans des conditions de paix avec l'Azerbaïdjan, c'est-à-dire que c'est la première fois que nous discutons d'un budget dans des conditions de paix.

Je souhaite également profiter de cette occasion pour réaffirmer une fois de plus que la paix a été établie entre la République d'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le cadre de la déclaration de paix de Washington du 8 août, et que cette paix s'accompagne déjà de paramètres et de statistiques concrets. J'en ai déjà évoqué certains, mais je tiens à souligner que depuis un an et huit mois, aucun soldat n'a été tué dans des tirs croisés à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Et je tiens à souligner à nouveau que, depuis notre indépendance, nous n'avons jamais connu une période d'un an et huit mois comme celle-ci.

Mais il est important que de nouveaux faits et circonstances témoignent également de la paix établie, et je pense en particulier à la déclaration de l'Azerbaïdjan, par laquelle ce pays lève les restrictions sur le transit vers l'Arménie. Il s'agit en fait d'un événement historique qui marque la première étape du déblocage du blocus de la République d'Arménie. Mais il est également important que l'Arménie réponde à ces déclarations et prenne également les mesures appropriées.

Pour l'instant, notre réponse est la suivante : à partir d'aujourd'hui, nous sommes prêts à assurer le transit des camions de la Turquie vers l'Azerbaïdjan et de l'Azerbaïdjan vers la Turquie, en particulier sur l'itinéraire Margara-Yeghegnadzor-Sisian-Goris. Pourquoi est-ce que j'insiste sur ce point ? Parce que c'est la seule option que nous pouvons mettre en œuvre pour l'instant. Autrement dit, si nous supposons qu'un camion en provenance de Turquie s'approche du poste de contrôle de Margara pour se rendre en Azerbaïdjan, nous pouvons garantir cela dès maintenant. Nos routes vers Goris et Kornidzor sont en bon état, et vous savez que nous disposons d'une certaine infrastructure à Kornidzor et que nous pouvons l'entretenir, y compris dans la direction opposée. En d'autres termes, si un camion azerbaïdjanais s'approche de Kornidzor pour passer en Turquie, nous pouvons le faire dès aujourd'hui.

Bien sûr, notre situation avec l'Azerbaïdjan est un peu différente. Vous savez que l'importation du premier lot de céréales du Kazakhstan vers l'Arménie via l'Azerbaïdjan est actuellement en cours, et cela se fera via la ligne ferroviaire Azerbaïdjan-Géorgie-Arménie. La différence entre les situations réside dans le fait que l'Azerbaïdjan n'impose aucune restriction d'accès sur le territoire de la Géorgie ni sur celui de la République islamique d'Iran, mais ma déclaration s'applique à toutes les directions, car il se peut qu'il y ait un intérêt dans une certaine direction et que nous ne l'enregistrions tout simplement pas dans cette salle. En d'autres termes, tout comme l'Azerbaïdjan a levé les restrictions de transit à notre égard, nous levons également les restrictions de transit.

Bien sûr, pour que cette déclaration soit complète, nous devons dans un avenir proche nous engager très intensément dans la mise en œuvre intégrale des troisième et quatrième points de la Déclaration de paix de Washington, à la suite de quoi ces décisions sur la levée de l'interdiction de transit de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan l'un envers l'autre seront complètes. En d'autres termes, elles seront non seulement de jure, mais aussi de facto, et nous aurons la possibilité de mettre tout cela en œuvre.

Je pense qu'il faut rappeler ce que disent les articles 3 et 4 de la Déclaration de Washington. L'article 3, que nous citons, dit notamment : « Nous avons réaffirmé l'importance d'ouvrir les communications entre nos deux pays pour le transport intra-étatique, bilatéral et international, afin de promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région et ses environs, sur la base du respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de la juridiction des États. Ces efforts comprendront une communication sans entrave entre la partie principale de la République d'Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan à travers le territoire de la République d'Arménie, avec les avantages réciproques des communications internationales et nationales pour la République d'Arménie. » C'est le troisième point. Et le quatrième point stipule: « La République d'Arménie collaborera avec les États-Unis d'Amérique et des tiers mutuellement convenus afin de définir le cadre de mise en œuvre du programme de communication « TRIPP » (Trump Route for International Peace and Prosperity) sur le territoire de la République d'Arménie. Nous affirmons notre détermination à prendre toutes les mesures nécessaires, en toute bonne foi, pour atteindre cet objectif le plus rapidement possible. »

Je tiens à vous informer que des travaux assez intensifs sont actuellement en cours avec les États-Unis pour la mise en œuvre du projet. Bien sûr, ce projet est nouveau pour nous et pour la région, il comporte de nombreuses nuances, et je suis sûr que nous discuterons de ces questions dès que possible, trouverons des solutions et mettrons en œuvre ce programme.

Chers invités,
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Messieurs les Vice-présidents,
Messieurs les membres du Cabinet,
Messieurs les députés,
Chers invités,

Il est très important de le noter, en fait, nous devons le répéter sans cesse, car je vais maintenant vous expliquer pourquoi nous devons constamment dire que la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est un fait établi. C'est un fait établi. Et nous devons également faire face au fait que la paix est un phénomène qui nous est inconnu. Comprenez-vous qu'il s'agit d'un phénomène inconnu ? La République d'Arménie ne sait pas ce que signifie la paix, car elle est en conflit depuis le premier jour de son indépendance. Même pendant une période assez longue précédant l'indépendance, nous avons en fait vécu dans un environnement de conflit, et vivre dans des conditions de paix, avoir une perception et des modes de pensée en harmonie avec les conditions de paix, n'est pas une tâche simple. Et nous devons être très attentifs pour résoudre cette question. C'est un élément important en termes de nécessité de préserver la paix, car nous devons préserver la paix établie afin qu'elle puisse être renforcée, consolidée et mieux institutionnalisée. Bien sûr, nous travaillons sur cette question, nous continuons à travailler avec l'Azerbaïdjan, nous continuons à travailler par la voie diplomatique, et des contacts à différents niveaux ont également lieu. Récemment, le président de l'Assemblée nationale a rencontré le président du Milli Mejlis d'Azerbaïdjan, auparavant, une réunion des groupes de travail au niveau des vice-premiers ministres a eu lieu, et en fait, le travail quotidien se déroule à distance. Et cela fait déjà partie intégrante de notre routine quotidienne, tout comme nos relations avec l'Azerbaïdjan faisaient auparavant partie intégrante de notre routine quotidienne. La différence aujourd'hui est que l'agenda de paix, la paix avec l'Azerbaïdjan, fait partie intégrante de notre travail quotidien.

À cet égard, puisque nous discutons du projet de budget de l'État pour 2026, je tiens à souligner que 2026 sera une année cruciale pour la paix, car les prochaines élections législatives auront lieu en juin et ces élections soulèvent en fait une question clé à laquelle il faut répondre, et le peuple de la République d'Arménie doit se prononcer en faveur de la paix par son choix. C'est en fait la signification politique et l'objectif clés de ces prochaines élections, du moins du point de vue du gouvernement, mais pas seulement du point de vue du gouvernement. Je tiens à souligner que la question est précisément celle-ci, tant du point de vue du gouvernement que d'un point de vue historique et de tous les autres points de vue possibles. En d'autres termes, l'enjeu principal des élections législatives de 2026 est le suivant : le peuple de la République d'Arménie doit se prononcer en faveur de la paix par son choix, sinon l'Arménie sera replongée dans la logique du conflit et de l'avant-poste.

Je tiens à souligner qu'en défendant la paix, le peuple arménien défendra également ce nouveau niveau d'indépendance, de souveraineté et d'État. Je m'abstiendrai de dire qu'il défendra également son avenir, car je pense que l'avenir, c'est maintenant. Nous percevons généralement l'avenir comme quelque chose de lointain, mais pour en revenir à la question, puisque j'aborde le sujet dans le contexte des élections, je tiens à souligner qu'en 2021, la force politique au pouvoir a participé aux élections avec le slogan « Il y a un avenir ». Aujourd'hui, nous vivons cet avenir. C'est cet avenir dont nous parlions, chers collègues. L'avenir n'est plus demain. Et, soit dit en passant, il est très intéressant de noter que ce slogan a probablement été formulé de manière intuitivement correcte. Le slogan ne portait pas sur le fait que l'avenir existe, mais sur le fait qu'il y a un avenir et que l'avenir est alors, en quelque sorte, le présent attendu, le présent. En d'autres termes, l'avenir, c'est aujourd'hui. Je considère qu'il est très important que nous changions notre perception de l'avenir et que nous comprenions que l'avenir n'est plus un phénomène lointain et incertain. L'avenir, c'est notre vie quotidienne d'aujourd'hui.

Et à cet égard, il est bien sûr essentiel, y compris dans la logique de la paix, que nous placions la souveraineté et l'État au cœur de l'idéologie de nos actions, car la souveraineté et l'État sont d'une importance capitale, notamment pour servir l'agenda de la paix, mais il est également très important de clarifier la fonction de l'État.

Et pendant cette période, avec l'idéologie de la « Real Armenia », nous avons également affiné cette fonction, car, qu'elle soit exprimée ou non, formulée ou non, cette question existait dans notre réalité : après tout, à quoi sert l'État, à quoi sert la République d'Arménie ? Au cours de la période précédente, formulée ou non, consciente ou inconsciente, nous étions essentiellement guidés par la logique selon laquelle la République d'Arménie est un pivot pour avoir un autre État de nature différente.

L'idéologie de l'Arménie réelle affirme que la République d'Arménie est, en fait, autosuffisante sur son territoire internationalement reconnu, et que sa tâche est d'assurer la sécurité, le bien-être et le bonheur de ses propres citoyens. Et toutes nos stratégies, y compris en matière de sécurité, de défense, etc., s'inscrivent dans cette logique. Il s'agit là d'une nuance très importante.

Par exemple, nous en avons déjà parlé, nous avons dit que oui, aujourd'hui, nous développons notre armée à un rythme très soutenu, mais nous développons également le concept de notre armée, le concept sur lequel repose notre armée. Et nous affirmons que notre armée n'a aucune mission à accomplir en dehors du territoire souverain internationalement reconnu de la République d'Arménie. Nous considérons même qu'il est très important, dans nos conversations de travail quotidiennes, de transformer et de reformuler le concept d'« armée capable de combattre » en « armée capable de défendre », car lorsque nous parlons d'une armée capable de combattre, nous ne précisons pas où cette bataille potentielle aura lieu ou pourrait avoir lieu. Il est très important pour nous de souligner dans ce contexte que l'armée de la République d'Arménie doit être capable de se défendre, c'est-à-dire qu'elle doit être en mesure de protéger l'intégrité territoriale, la souveraineté et la sécurité des citoyens de la République d'Arménie. De plus, je tiens à souligner que chaque État a l'obligation, en vertu du droit international, d'assurer la sécurité de ses propres citoyens, y compris contre d'éventuelles ingérences extérieures.

Bien sûr, nous pouvons maintenant discuter de diverses questions conceptuelles dans le secteur de la défense, dans le secteur de l'éducation, dans n'importe quel secteur. Il est très important, lorsque nous évaluons le concept du budget de l'État, de consigner ce dont nous parlons absolument, notre programme public, qui est exprimé dans une certaine mesure dans le budget de l'État. En d'autres termes, lorsque nous parlons du budget de l'État, il s'agit d'organiser toute la vie de notre république, d'assurer l'activité vitale de la république, y compris la vie et l'activité vitale de chaque citoyen. Mais je considère qu'il est très important que nous parlions beaucoup du phénomène du « budget de l'État » avec nos citoyens en général, et que nous en discutions beaucoup entre nous. Nous en parlons suffisamment, mais il y a toujours place pour des discussions plus approfondies. Il est également important que nous discutions en détail avec nos citoyens de ce qu'est le budget de l'État et de la manière dont il est constitué.

J'ai fait cet exercice mental aujourd'hui pour essayer de présenter à nos citoyens de manière plus vivante et aussi claire que possible ce qu'est le budget de l'État et comment il est constitué. En fait, je pense que le budget de l'État est la meilleure expression de l'idéologie de la Real Armenia, selon laquelle « l'Arménie est ma patrie, le peuple est ma famille ». Le budget de l'État, en général, découle de ce concept, car le budget de l'État est notre budget familial commun, le budget familial commun du peuple de la République d'Arménie, si nous partons du principe, et nous partons du principe, que le peuple est notre famille. En d'autres termes, chaque citoyen peut et doit, à notre avis, dire que le peuple est sa famille, et c'est également le cas dans la réalité.

Maintenant, voyons comment le budget est constitué. Si nous prenons les premières secondes de 2026, le 31 décembre est arrivé, la nouvelle année est arrivée, et 2026 est arrivée. À ce moment-là, les recettes du budget de l'État de la République d'Arménie sont nulles, c'est-à-dire à la seconde 0001. À ce moment-là, les recettes du budget de l'État de la République d'Arménie sont nulles. Au sens figuré, si nous considérons qu'il s'agit d'un point zéro, à ce moment-là, il n'y a pas un centime dans le budget de l'État arménien. Il est nul. Le montant du budget est nul. Bien sûr, comme le budget est un processus continu, il ne commence pas en une seule année. Si l'histoire de notre budget avait commencé le 1er janvier 2026, il serait alors nul, mais comme il s'agit d'un processus continu, une réserve budgétaire est généralement prévue pour le début des dépenses de l'année suivante, et la partie non dépensée des recettes de l'année précédente est également transférée au budget de l'État, c'est-à-dire pour couvrir les dépenses courantes.

Mais imaginons que 2026 soit le point de départ du système budgétaire et que nous discutions du budget de l'État pour 2026. Ainsi, à minuit, et même une heure plus tard, deux heures plus tard, trois heures plus tard, quatre heures plus tard, voire le lendemain matin, les recettes du budget de l'État sont nulles. Maintenant, comment les montants du budget de l'État sont-ils formés ? Les montants du budget de l'État sont formés principalement, je ne tiens pas compte de la coopération étrangère à ce stade, par le biais d'impôts ou de paiements : taxe sur la valeur ajoutée, taxe d'accise, impôt sur le revenu, cotisations sociales, impôt sur les bénéfices, taxe sur le chiffre d'affaires, droits d'État, y compris les droits de douane. En d'autres termes, le budget de l'État de la République d'Arménie est formé à partir des paiements effectués par le biais des canaux constitués par ces impôts.

Je voudrais maintenant vous montrer une ou deux petites lignes de la formation du budget. Dans la nuit du 1er janvier, naturellement, le matin, par exemple, il y a très probablement des marchandises dans le magasin et elles sont livrées. Prenons l'un des exemples les plus simples : la nuit, un fabricant produit de la crème fraîche, n'est-ce pas ? Dans la nuit du 1er janvier, le fabricant a produit de la crème fraîche, au moment de la mise en vente, la taxe sur la valeur ajoutée est formée. En d'autres termes, lorsque le produit a été mis en vente, il n'a pas encore été payé, mais autour de lui, avec son emballage, une taxe sur la valeur ajoutée est également formée. Mais cette taxe entre dans le budget de l'État à la suite du chiffre d'affaires de ce produit, en particulier, naturellement, la crème fraîche a été livrée au magasin. Et lorsqu'un citoyen achète de la crème fraîche dans son magasin de quartier, disons, en payant 400 drams, à partir de ce moment, le processus de reconstitution du budget commence. Je tiens à attirer l'attention de tous nos citoyens sur le fait suivant : au moment où il a acheté de la crème fraîche, les 400 drams ne correspondent pas au coût total de la crème fraîche, pour parler franchement. Sur les 400 drams, 20 %, soit 80 drams, correspondent à la taxe sur la valeur ajoutée.

Mais il est très important que les citoyens sachent que lorsqu'ils achètent cette crème fraîche, celle-ci est soumise à une taxe sur la valeur ajoutée de 20 %, c'est-à-dire qu'un citoyen ne peut en aucun cas acheter de la crème fraîche en Arménie sans que la taxe sur la valeur ajoutée de 20 % soit incluse dans le prix de ce qu'il achète. En substance, nous n'avons pas la possibilité d'acheter quelque chose sans payer la taxe. La question ici est autre: dans quelle mesure cet achat n'est-il pas dans l'ombre, afin qu'il soit enregistré que la taxe sur la valeur ajoutée payée par le citoyen est versée au budget de l'État. C'est une nuance très importante. En d'autres termes, le citoyen paie d'une manière ou d'une autre, mais dans le cas d'une économie souterraine, la taxe déjà payée par le citoyen va dans la poche d'un particulier, tandis que lorsque l'achat n'est pas effectué dans la sphère souterraine, cette taxe est versée au budget de l'État.

En d'autres termes, je tiens à souligner à nouveau : le citoyen verse de l'argent au budget, mais si l'achat est effectué dans la sphère parallèle, l'argent versé au budget est volé, pour parler franchement. Bien sûr, il est volé par quelqu'un d'autre. Et, pour s'assurer que cet achat ne se fait pas dans l'économie souterraine, il est très important que le magasin enregistre la vente à la caisse au moment de l'achat de la crème fraîche. En d'autres termes, le moyen d'empêcher le chiffre d'affaires souterrain dans notre secteur de la vente au détail est le ticket de caisse. Et le ticket de caisse est important pour deux raisons : premièrement, il permet au chiffre d'affaires de la crème fraîche de ne pas être souterrain, de sorte qu'au final, la taxe sur la valeur ajoutée de 20 % est payée, et en outre, le vendeur de crème fraîche doit au moins payer la taxe sur le chiffre d'affaires. Et la taxe sur le chiffre d'affaires est calculée à partir du montant du chiffre d'affaires résultant de l'accumulation des caisses enregistreuses. Et si le ticket de caisse n'est pas émis, il y a bien sûr des commerçants consciencieux qui émettent toujours le ticket de caisse, mais je considère que c'est important du point de vue du citoyen. Et je suis reconnaissant à toutes ces entités commerciales consciencieuses, mais il est important d'aborder cette question également du point de vue du citoyen. En d'autres termes, sur la base du chiffre d'affaires indiqué et révélé par les caisses enregistreuses, on détermine d'abord si l'entreprise opère dans le domaine de la taxe sur le chiffre d'affaires ou dans celui de la taxe sur la valeur ajoutée. Il s'agit là d'une nuance importante. Mais même pour indiquer le chiffre d'affaires correct, il est important qu'un reçu de caisse soit émis.

Ensuite, le producteur de crème fraîche doit verser un salaire à ses employés. Naturellement, ce salaire est généré à partir de ces 400 drams, mais en conséquence, il doit payer 20 % d'impôt sur le revenu et des cotisations sociales pour ses employés. L'impôt sur le revenu est l'une des composantes importantes des recettes de notre budget national. Mais je tiens également à rappeler à nos citoyens que nous disposons d'un système de remboursement de l'impôt sur le revenu et que, depuis 2018, plus de 64 000 bénéficiaires ont reçu des dizaines de milliards de drams de remboursement d'impôt sur le revenu pour l'achat d'un appartement sur le marché primaire. En 2024, si ma mémoire est bonne, nous avons remboursé 70 milliards de drams. Cette année, nous atteindrons 100 milliards de drams. Ensuite, le producteur de crème fraîche doit payer l'impôt sur les bénéfices réalisés au cours de l'année grâce à ses activités. Dans le cas des importations, comme ils importent des composants, ils peuvent également importer des matières premières, ils doivent également payer des droits de douane. Si le fabricant produit de la vodka au lieu de crème fraîche, il doit également payer une taxe d'accise.

Ici, chers collègues, le budget de l'État, qui était nul au réveillon du Nouvel An, est constitué de cette manière, c'est-à-dire grâce à l'activité de chacun d'entre nous, grâce au travail de chacun d'entre nous. Et donc, que le budget soit important ou modeste, il exprime en substance comment, avec quelle efficacité et dans quelle mesure nous avons travaillé ensemble, absolument tous : le gouvernement, les citoyens, le parlement. Le budget de l'État est le produit et le résultat de l'efficacité de notre travail commun. Dans le même temps, je tiens à souligner que le budget de l'État de la République d'Arménie répond aux nombreux besoins de tous les citoyens de la République d'Arménie. Dans le même temps, je tiens à revenir sur mon affirmation selon laquelle aucun citoyen de la République d'Arménie, aucune famille ne dépense plus pour son bien-être que le budget de l'État.

D'une manière générale, si le budget de l'État de la République d'Arménie et les budgets communautaires ne comportent pas de postes de recettes et de dépenses appropriés, le bien-être de tout citoyen de la République d'Arménie n'est pas possible, il est impossible. En l'absence du budget de l'État de la République d'Arménie et du budget communautaire ou en l'absence de postes de recettes et de dépenses appropriés, le bien-être de tout citoyen est tout simplement impossible.

Je voudrais vous donner mon exemple préféré à ce sujet. Imaginons qu'une personne se demande quel est le rapport entre les postes de dépenses du budget de l'État et son bien-être. Elle pourrait dire : « J'ai beaucoup d'argent, je me construis un château, un château indescriptible, un miracle ». Maintenant, un tel cas peut-il se produire ? Oui, c'est possible. Ce citoyen peut-il le construire ? Théoriquement, il peut le construire. Mais, mille excuses pour ces détails, le citoyen qui a construit ce château peut-il bien vivre dans ce château ? Peut-il bien vivre s'il n'y a pas de système d'égouts ? C'est impossible. Comment le pourrait-il ? Peut-il exister un château sans système d'égouts ? Peut-il y vivre confortablement ? C'est impossible. Si ce château n'est pas alimenté en eau, une personne peut-elle y vivre confortablement ? C'est impossible. S'il n'y a pas d'électricité, un citoyen peut-il y vivre confortablement ?

Supposons qu’une personne soit si prospère qu’elle construise elle-même son propre système d’égouts, son approvisionnement autonome en eau et en électricité. Très bien. Mais s’il n’existait pas de routes, cette personne ne pourrait pas construire son manoir. Très bien, supposons encore que cette personne, très prospère, veuille faire venir les matériaux de construction par des caravanes ; si dans le pays il n’existe pas d’ordre public, ces caravanes seraient pillées en cinq minutes, et il ne resterait qu’un grand morceau de l’oreille du chameau de la caravane, si bien sûr la caravane est faite de chameaux ; si elle est composée de chevaux ou de mulets, il ne restera qu’un morceau de leurs oreilles. Autre chose : ce citoyen peut-il vivre dans la prospérité, si dans un rayon raisonnablement accessible il n’existe pas de service de santé ? Pendant qu’il construit ou se promène autour de son magnifique manoir, il tombe et se casse la jambe. Va-t-il appeler le 103 ? Et si l’on découvre qu’il n’y a pas de téléphone pour appeler ? Et si l’on découvre que le 103 n’a pas de voiture ? Ou qu’il n’y a pas de médecin au 103 ? Ou encore que le service 103 ne dispose pas des équipements nécessaires ?Ensuite, cet homme peut-il vivre prospèrement dans ce manoir s’il n’existe pas d’école à proximité ? Il peut bien faire venir des professeurs de la Lune pour ses enfants, mais le médecin qui doit venir soigner sa jambe, où aurait-il étudié avant d’entrer à la faculté de médecine ?

Chers collègues, …

Je montre cela, je le dis, parce que je me souviens qu’au cours des discussions budgétaires de l’année dernière, j’avais formulé cette phrase, d’une manière un peu improvisée. Je l’ai dite, puis je me suis arrêté un instant, et, au fil de cette année, ces réflexions et ces discussions ont tellement renforcé cette thèse qu’elle n’est plus du tout sujette à caution.

Le bien-être d’aucun citoyen de la République d’Arménie et je fais ici ma deuxième déclaration, que j’ai peut-être déjà faite, ne dépend pas, avant tout, de ce qu’il dépense lui-même pour son propre bien-être, mais d’abord de ce que le budget de l’État et celui des collectivités locales dépensent pour son bien-être. L’exemple du manoir l’a bien montré : un homme peut dépenser des millions pour son confort personnel, mais si l’État et les collectivités ne dépensent pas, tout cela n’aura aucun effet..

Et le budget de l’État et des collectivités dépense toujours davantage, car ce qui suffit à construire un manoir ne permet de bâtir, par exemple, qu’un seul kilomètre de route ou peut-être deux, ou trois, selon le calcul des prix. Et si je dis tout cela, c’est parce qu’en fin de compte, pour le développement à long terme de notre État, pour la sécurité et le bien-être de notre pays, il est **extrêmement important de changer la perception du budget. Premièrement, le budget se forme grâce au travail de nous tous. Deuxièmement, c’est le budget public qui garantit la sécurité, le bien-être et, plus largement, la stabilité des citoyens de la République d’Arménie.

Si la sécurité et le bien-être ne sont pas suffisants, cela signifie que le budget public n’est pas suffisant. Si le budget public n’est pas suffisant, cela veut dire et je m’en excuse, car je sais que ce genre de déclarations peut agacer que nous ne travaillons pas encore assez efficacement, voilà pourquoi notre budget n’est pas à la hauteur des besoins. Et je ne parle pas seulement du salarié. Je parle aussi du chômeur, qui, lui aussi, a un rôle très concret à jouer dans l’alimentation du budget public, tout comme chacun de nous. Car, au minimum, même le chômeur entre dans un magasin et achète de la crème aigre, n’est-ce pas ? Bon, s’il n’achète pas de crème aigre, il achète du pain, n’est-ce pas ? Prend-il le reçu fiscal (ticket de caisse) ou non ?

Je le répète : de nombreux entrepreneurs honnêtes, qu’on leur demande ou non, délivrent toujours un reçu, et je les en remercie sincèrement. Mais ici, je parle de la perception du citoyen, de son attitude face à sa propre situation. Même le chômeur prend-il le reçu de son pain acheté, oui ou non ? Dans nos villages, et pas seulement dans les villages mais dans toutes nos localités, nous avons aujourd’hui mis en œuvre des programmes d’une valeur de dizaines, voire de centaines de milliards, à la fois au niveau communautaire et au niveau national. Mais aujourd’hui, y a-t-il encore des problèmes non résolus ? Oui, il y en a beaucoup. Pourquoi ces problèmes ne sont-ils pas résolus ? Parce que le budget public de la République d’Arménie n’a pas encore pu les résoudre. Je veux que tous nos citoyens perçoivent clairement ce lien. Et je l’avoue, moi aussi, pendant longtemps j’ai ressenti un certain inconfort, en me demandant : faut-il que je demande le reçu ou pas ? Cela concerne chacun de nous. Que personne ne se vante en disant : « moi, je le prends toujours ».

Aujourd’hui, je peux dire que moi, je le prends toujours, sans exception. C’est devenu pour moi une nouvelle manière d’agir, née de cette prise de conscience. Et aujourd’hui, dans tous les villages, les villes et les quartiers, lorsque je demande aux gens : « Existe-t-il dans votre village, votre ville ou votre quartier des problèmes non résolus ? » Ils me répondent : « Oui, il y en a. » Alors je demande : « Combien faudrait-il d’argent ? » Autrement dit, sans argent, ces problèmes ne peuvent pas être résolus, n’est-ce pas ? Et cet argent doit venir du budget public. D’ailleurs, notre expérience montre une chose : lorsque les fonds ne sont pas budgétaires, ils sont dépensés… mais le problème, lui, reste non résolu.

Aujourd’hui, nous avons de nombreuses maternelles construites dans notre république selon une logique dite « caritative », jusqu’à ce que le budget de l’État en prenne la responsabilité — ces maternelles, écoles, parcs, etc. Car la grande majorité de ces structures prétendument issues de la charité, malheureusement, n’ont qu’une durée de vie d’un reportage, ou de quatre reportages au maximum. On se rassemble, on prend des photos… et c’est tout. Pour être honnête, j’éprouve une certaine irritation face à ces situations où des gens, disons, font un don de 100 000 drams, mais s’en font de la publicité pour 4 millions de dollars. Autrement dit, ils dépensent 100 000 dollars pour construire une fontaine, puis 4 millions de dollars pour en faire la promotion dans les médias et sur les réseaux sociaux. Et le « bienfaiteur » parade ensuite avec des médailles qui couvrent la moitié de sa poitrine.Cela, encore une fois, concerne notre perception publique.

Par exemple, chaque fois que je vois un acte de charité, je ressens, pardonnez-moi, une certaine irritation, car dans ma fonction de Premier ministre, j’ai vu ce que cela signifie en pratique. Laissez-moi vous donner un exemple : Des citoyens nous écrivent pour dire que la maternelle nouvellement construite dans leur village ne fonctionne pas. Nous faisons une enquête, et il s’avère que cette maternelle a été construite grâce à des « bienfaiteurs ». Elle a été construite, inaugurée, les reportages ont été diffusés, les vues et les “likes” ont été obtenus, les commentaires ont afflué, la médaille a été remise, les noms ont été gravés en lettres d’or sur les murs, etc. Puis, bien sûr, dîner le soir, khach le matin, et tout le monde est rentré chez soi. Un mois plus tard, la maternelle était fermée. Pourquoi ?Parce qu’elle devait payer l’électricité, et personne ne savait qui devait le faire. Parce qu’elle devait payer l’eau.Parce que les employés avaient travaillé, mais personne ne savait qui devait leur verser leur salaire.Bien sûr, aujourd’hui, cette maternelle fonctionne, parce que le Gouvernement a pris les décisions nécessaires pour que cela soit le cas. Et, depuis ce moment-là, nous avons interdit du moins, je l’ai ordonné ainsi tout projet qui ne respecte pas les normes fixées par le Gouvernement.

Par conséquent, chers collègues, le budget de l’État dépense beaucoup plus pour le bien-être de chaque famille que n’importe quelle famille ne le fait elle-même. Je veux également dire ceci et je le comprends permettez-moi de vous rappeler une statistique que j’ai déjà citée, elle n’est pas nouvelle. Selon les résultats du premier semestre de 2025, nous avons augmenté les recettes budgétaires de 781 milliards de drams, soit 136 % par rapport à 2018. Que signifie ce chiffre ? Car parfois, ces pourcentages ne sont pas bien perçus. Cela signifie qu’en plus des recettes du premier semestre de 2018, nous avons formé des revenus équivalents, plus 36 % supplémentaires. Autrement dit en 2018, nous avions une coupe comme celle-ci et aujourd’hui, nous avons deux coupes identiques, plus un tiers en plus. En d’autres termes, ce processus est en cours, il continue.

Mais je le répète, est-ce uniquement l’effort du Gouvernement ? Pas seulement.? Je veux à nouveau exprimer ma gratitude à tous nos entrepreneurs, à ceux que j’appelle ceux qui travaillent, qui créent de la valeur et qui paient leurs impôts. Je veux également remercier tous nos citoyens qui, qu’ils fassent un achat de 10 drams, 10 000 drams ou 110 000 drams, ne quittent pas le magasin sans recevoir leur ticket fiscal (H.D.M.). Je tiens à adresser une reconnaissance particulière à tous ces citoyens. Mais je veux aussi remercier tout spécialement l’ensemble des agents publics et municipaux qui, par leur activité, par leur travail quotidien, s’efforcent de réduire l’économie souterraine et d’assurer une collecte fiscale appropriée et équitable. Et cela, chers collègues, constitue un contexte d’une importance capitale.

Je voudrais également que nous parlions des programmes essentiels : maintenant que nous avons collecté les fonds, acheté la crème aigre du 1er janvier, pris le reçu fiscal et payé les impôts que ferons-nous en 2026 ? D’ailleurs, c’est une précision très importante. Si je dis cela, c’est pour que nous comprenions bien que le budget n’est ni une valise ni une salle remplie d’argent dont la clé serait détenue par le ministre des Finances, le Premier ministre ou la Banque centrale. Le budget, ce n’est qu’une prévision une estimation de ce que nous allons produire et travailler, fondée sur l’expérience des années précédentes et sur l’analyse des processus économiques et politiques. Autrement dit, je veux que nous comprenions clairement qu’il n’existe pas de salle où cet argent serait entreposé. Certes, il existe des réserves que le Gouvernement conserve sur des comptes bancaires, notamment à la Banque centrale, ainsi que des fonds empruntés, mais, dans l’ensemble, le budget est un flux : un travail quotidien, un mouvement permanent de moyens financiers exprimant les relations issues de la circulation des biens, des services et de la production. Pour l’année 2026, nous prévoyons d’augmenter les recettes budgétaires d’environ 253,4 milliards de drams, soit 8,9 %.

Mais il est également important de préciser quels programmes particuliers nous aurons en 2026, au-delà de ceux que le budget doit traditionnellement financer. L’une des principales nouveautés sera la mise en place du système d’assurance maladie universelle. En 2026, les citoyens ne remarqueront pratiquement aucune dépense liée à ce dispositif, car tous les coûts seront pris en charge par le Gouvernement durant cette période d’adaptation. Autrement dit, le Gouvernement assumera ces dépenses grâce aux impôts payés par les citoyens. Par la suite, il est prévu que l’État assure la couverture santé des enfants de moins de 18 ans, des retraités âgés de plus de 65 ans, ainsi que de certains groupes sociaux spécifiques. En parlant de ces groupes sociaux, il faut noter que le système d’évaluation de la vulnérabilité sociale est en cours de réforme. L’objectif conceptuel de ce changement est de ne pas encourager les gens à ne pas travailler, mais au contraire de les inciter à travailler.

Regardez, le thème de la protection sociale est souvent exploité à des fins démagogiques, mais il faut dire les choses clairement. Si je montre la manière dont le budget est formé, c’est parce qu’il faut comprendre que le budget à partir duquel sont payées les allocations sociales, les indemnités de chômage, etc., provient du travail des personnes actives. Autrement dit, si un citoyen estime qu’il peut dire : « Je ne travaille pas, État, prends en charge mes dépenses », a-t-il ce droit ? Et si un jour tous les citoyens disaient: « Puisque vous prenez en charge les dépenses d’une personne, alors nous non plus ne travaillons pas, occupez-vous de nous » ?

Imaginons, en théorie, que pour le Nouvel An 2026, tout se passe à merveille, et que soudain les citoyens décident collectivement : « Nous ne travaillons plus ! Il existe un système d’évaluation de la vulnérabilité, l’État doit nous assurer une protection sociale, qu’il le fasse ! » Et tout le monde réclame : « Donnez-nous des allocations, des soins médicaux, des écoles, des jardins d’enfants, des routes, de l’éclairage, et tout le reste. Et la crème aigre, on la prendra à crédit ! » Mais d’où cela viendrait-il, chers amis ? D’où ? Ce n’est pas possible. Je veux dire que, dans le cas de certains groupes sociaux particuliers, cela relève bien sûr de la solidarité publique, mais, pour être honnête, je trouve inacceptable le ton parfois revendicatif de ceux qui disent : « Cela fait vingt ans que je ne travaille pas, je n’ai pas de maison, je n’ai rien, donc l’État doit me soutenir. » Non, mes amis, cela ne peut pas fonctionner ainsi. Ce n’est pas une relation sociale normale de dire: « Je ne travaille pas, je n’ai pas de maison, je n’ai rien, prenez soin de moi. » Cela ne marche pas comme ça, chers concitoyens, ce n’est pas une logique acceptable dans une société équilibrée.

Mais à cet égard, je tiens également à souligner que c’est précisément la raison pour laquelle nous affirmons que l’éducation est notre stratégie, ou plutôt que notre stratégie, c’est l’éducation. Car lorsque l’on examine en profondeur de tels cas, on comprend leur cause : dans environ 80 % des situations, le problème vient de l’éducation. Et même pour les personnes qui travaillent mais ne parviennent pas à assurer un minimum social, là encore, le problème est lié à l’éducation, car ces personnes, objectivement, n’ont pas les qualifications nécessaires pour occuper des emplois dans des secteurs offrant des salaires plus élevés. Je pense que les débats budgétaires constituent une excellente occasion d’aborder toutes ces dimensions sociales.

Revenons maintenant au système d’assurance maladie universelle, dont nous parlerons plus en détail au cours des discussions budgétaires. Je trouve également important de souligner que 55 milliards de drams seront alloués pour répondre aux besoins de logement et à d’autres besoins essentiels de nos frères et sœurs du Karabakh. Le système de remboursement des dépenses effectuées sans espèces par les retraités se poursuivra et se développera : en 2026, le taux de remboursement passera de 10 % à 20 %. Je tiens à préciser que nous avions auparavant adopté une politique d’augmentation des pensions, mais, dans un esprit de solidarité publique, nous avons également introduit un mécanisme permettant aux retraités de contribuer eux-mêmes à la garantie de leurs revenus, ce qui n’a rien de négatif ni de condamnable.Ensuite, nous mettrons en place un système universel de remboursement (cashback) : autrement dit, tous les citoyens recevront 2 % de remboursement sur leurs achats effectués par paiement sans espèces.

Chers collègues, nous allons entrer dans la prochaine phase de mise en œuvre du projet “Ville académique”.Cette année, avant la fin de l’année, nous adopterons officiellement le plan directeur (Master Plan) de la Ville académique, et nous passerons à sa phase de réalisation, à la fois de jure et de facto.Par ailleurs, le programme “300 écoles, 500 jardins d’enfants” se poursuivra et sera achevé en 2026.Je veux souligner qu’il est désormais évident pour nous qu’après ce programme de 300 écoles, nous devrons lancer un nouveau programme de 300 écoles supplémentaires, car nous avons constaté que nous connaissions en réalité mal la situation réelle de notre système éducatif.Lorsque nous disions “300 écoles”, nous pensions qu’en construisant ces 300 établissements, le besoin en infrastructures scolaires serait comblé. Mais non au contraire, après ces 300, il faudra encore en construire 300 autres, et même trois fois 300, pour atteindre un niveau d’éducation réellement adéquat dans tout le pays.

Bien sûr, le programme “300 écoles, 500 jardins d’enfants” se poursuivra, et nous l’achèverons en 2026. Je tiens à souligner qu’il est désormais clair pour nous qu’après le programme des 300 écoles, nous devrons en adopter un nouveau, également de 300 écoles, car c’est l’une des conclusions que nous avons tirées. C’est un de ces cas où nous pensions bien connaître notre pays, mais en réalité, nous ne le connaissons pas suffisamment. Lorsque nous avons dit “300 écoles”, nous pensions qu’en construisant ces 300 établissements, nous répondrions à la demande nationale en infrastructures scolaires. Mais non. Je vais même plus loin : après ces 300 écoles supplémentaires, il faudra en construire encore 300 de plus. Oui, trois fois 300 écoles devront être bâties pour assurer un niveau d’éducation réellement adéquat dans tout le pays.

Chers collègues, le taux de pauvreté en Arménie reste élevé, autour de 23 % selon les dernières données, si je me souviens bien.Je souhaite que nous analysions en profondeur les causes de ce phénomène, car il existe ici une véritable contradiction :d’un côté, nous affichons une croissance économique et une forte circulation monétaire en République d’Arménie, mais de l’autre, nous ne constatons pas de diminution significative de la pauvreté. J’y ai beaucoup réfléchi, et savez-vous quelle en est, selon moi, la principale cause ? Ce sont les écoles en ruine. Oui, les écoles délabrées sont à l’origine de ce problème, il n’y a pas d’autre explication. Une part importante des enfants de la République est, en réalité, privée du droit à une éducation de qualité. Et c’est cela, la cause profonde : car comment expliquer autrement que des dizaines de milliers de citoyens venant de l’étranger trouvent du travail en Arménie, alors que les entreprises locales, les institutions et les organisations cherchent désespérément des employés et n’en trouvent pas ?

D’un côté, il existe une forte demande de travailleurs dans les secteurs à haute rémunération, et de l’autre, nous observons le phénomène de la pauvreté. La raison en est que, pendant des décennies, les enfants d’Arménie n’ont pas eu d’écoles dignes de ce nom, chers collègues. Aujourd’hui, ces enfants sont devenus des adultes qui doivent gagner leur vie. Mais comment peuvent-ils le faire ? Avec quelles connaissances ? Où ont-ils acquis les compétences nécessaires ? Si je dis cela, c’est parce que j’ai entendu récemment un ancien dirigeant de l’Arménie affirmer que la pauvreté n’a pas beaucoup changé. Oui, elle a diminué, mais pas de manière significative, pas de façon satisfaisante. Pourquoi ? Parce que, sous votre gouvernance, les écoles étaient en ruine. Parce que la qualité de l’enseignement supérieur s’est effondrée, et que les universités n’étaient plus que des foyers de corruption et d’instrumentalisation politique. La pauvreté d’aujourd’hui en est la conséquence directe. Il n’y a pas d’autre explication.

Aujourd’hui, tout citoyen de la République d’Arménie qui possède un minimum de compétences et de savoir peut aisément surmonter la pauvreté. Mais comment concevons-nous cela ? La pauvreté se combat par le travail. Il n’existe pas d’autre voie. Or, pour que le travail permette de vaincre la pauvreté, il doit être un travail qualifié. Pensez-vous que nous pourrions éradiquer la pauvreté en distribuant deux millions de drams à chaque personne pauvre ? Non seulement cela ne résoudrait rien, mais encore faut-il savoir comment dépenser cet argent. Et surtout, d’où viendraient ces deux millions ? Qui paierait ? J’ai déjà expliqué le mécanisme de formation du budget. Qui est prêt à travailler et à payer pour ceux qui ne travaillent pas ? Certains de nos concitoyens gagnent aujourd’hui deux ou trois millions de drams par mois, mais remboursent encore les prêts contractés pendant leurs études. Cela existe aussi.

Si je dis tout cela, chers collègues, c’est pour souligner notre attitude envers le budget de l’État. J’entends parfois dire que le gouvernement dépense trop, notamment pour les salaires des fonctionnaires. J’y ai déjà répondu : nous pourrions cesser de payer les salaires, mais alors il n’y aurait plus de système public, et tout s’arrêterait.

Ensuite, on nous demande si nous dépensons efficacement. Permettez-moi de donner un exemple simple : quand nous organisons une fête, un mariage, ou célébrons le Nouvel An, il nous arrive d’acheter des produits de mauvaise qualité : de la crème sure périmée, de la viande avariée, des fruits abîmés. Pourquoi dépensons-nous ainsi notre budget familial ? Sommes-nous corrompus pour autant ? Bien sûr que non, cela nous arrive à tous.

Mais cela montre qu’il faut des compétences même pour dépenser correctement. Après chaque Nouvel An, combien de milliards de drams de produits finissent à la poubelle ? Nous faisons partie d’une même famille : nous ne pouvons pas être inefficaces dans la gestion de notre foyer, puis devenir soudainement hyper-efficaces dans la gestion de l’État. Ces deux dimensions sont liées. C’est une question de culture de gestion et aussi d’éducation.

Et oui, le meilleur cadre pour aborder ces questions, c’est la discussion du projet de loi de finances, car le budget de l’État, dans sa partie recettes et dépenses, reflète non seulement les qualités et les défauts du gouvernement, mais aussi ceux de toute notre société. C’est le seul instrument qui nous permet de reconnaître, de localiser et de résoudre nos problèmes collectifs.

Je le répète, tout ce que nous voyons ou ne voyons pas en regardant par la fenêtre, c’est le budget de l’État. Ce que nous voyons existe parce que le budget y a contribute, ce que nous ne voyons pas n’existe pas parce que le budget n’a rien pu y faire. Et s’il n’a rien pu faire, c’est parce que, pendant des années, nous avons fait des achats sans demander de ticket de caisse.

Si nous calculions combien de recettes publiques chacun de nous a fait échapper au budget de l’État en ne demandant pas de reçu fiscal, je vous assure que nous parlerions non pas de millions, ni même de milliards, mais de billions de drams. Une partie de ces sommes est perdue à jamais, une autre pourra être récupérée, notamment grâce à la confiscation des biens illégalement acquis. Mais notre objectif aujourd’hui est clair : ne plus jamais perdre ces billions et comprendre que le budget de l’État est le budget de chacune de nos familles.

Je vous remercie et souhaite plein succès à l’Assemblée nationale pour l’examen du projet de budget.

Merci.

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